Economie

Montagne : Une niche sous-exploitée

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Loin du modèle « soleil et plage » qui a prévalu lors de ces dernières décennies, le tourisme de montagne est longtemps resté à la marge. Et pourtant, la montagne c’est 26 % du territoire du Royaume. Au Maroc, les produits liés à la montagne se rapportent essentiellement aux sports d’hiver, principalement le ski. La notoriété des stations de Michlifen à l’Est et Ourika au Sud de Marrakech ne fait pas de doute. Mais depuis quelques années, de nouveaux produits, tels que les randonnées commencent à émerger lentement. À ce niveau, le Maroc possède des potentialités touristiques certaines et qui ne demandent qu’à être exploitées. Cependant, et malgré l’enthousiasme exprimé, à l’occasion de colloques ou de rencontres, initiés généralement par des universités, et tout dernièrement par le ministère du Tourisme, l’absence d’investissements dans ce secteur est criarde.
Il est curieux de constater que dans l’objectif d’accueillir 10 millions de touristes, peu d’intérêt est accordé aux nouvelles formes de tourismes alternatives telles que l’éco-tourisme, le tourisme de montagne ou le tourisme durable et solidaire en milieu rural. Curieux, si l’on sait que certains pays ont érigé ces formes de tourisme en fer de lance de leur politique touristique. Paradoxalement encore, une demande existe pour nos montagnes. Cependant, un grand décalage existe entre la forte demande qui émane aussi bien des touristes étrangers que nationaux, et une offre intéressante, mais particulièrement inorganisée. On estime entre 35 000 et 50 000 le nombre des randonneurs dans les montagnes de l’Atlas, et de 70 000 à 80 000 qui choisissent les circuits du grand Sud. Malgré ce potentiel, le produit-montagne ne figure pas souvent dans les brochures des TO et agences de voyages. Par manque de rentabilité ? « Certainement pas », renchérit Samia Belkhayat, une professionnelle du secteur et présidente d’une association d’amateurs de randonnées. Pour elle, le désintérêt des professionnels du tourisme pour ce genre de produits est incompréhensible.
Mise à part le circuit de Marrakech qui reste le plus connu, beaucoup de régions restent largement non exploités. La région du Rif, notamment autour de Chefchaouen, l’Anti et le Haut-Atlas, Beni- Mellal…autant de destinations qui ne demandent qu’à être explorées. Autre argument qui plaide en faveur de cette forme de tourisme : le faible coût d’investissement.
En effet, l’aménagement de structures et de lieux d’hébergement touristiques ruraux adaptés, notamment des gîtes d’étapes, reste relativement aisé.
Un gîte nécessite entre 200.000 et 300.000 dh. Outre son caractère écologique, le tourisme de montagne contribue fortement au développement local des zones rurales. Des études ont relevé dans ce sens que près de 60% de touristes étrangers effectuent des circuits dans ces zones. Mais leur apport en terme de consommation reste limité du fait de la quasi-absence de structures d’accompagnement. Cette réalité est d’autant plus decevante, si l’on sait que le nombre de touristes consommant en zones rurales pourrait être multiplié par quatre d’ici 2010, selon une étude réalisée par le PNUD. Condition : la disponibilité de l’offre. Et à ce niveau, d’énormes chantiers sont à prévoir. Mais pour quand ?

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