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ALM : Vu la conjoncture actuelle du transport maritime, investir dans l’acquisition d’un nouveau navire ne représente-t-il pas une prise de risque trop élevée ?
Mohamed Karia : L’activité du transport maritime est cyclique. C’est un fait. Le marché des affrètements fluctue avec des crètes et des creux ; la phase ascendante peut durer sur une période de dix ans par exemple, puis les prix commencent à baisser. En ce qui nous concerne, nous avons commencé à négocier pour l’acquisition de ce bateau, depuis le mois d’octobre 2003. A cette date, il y avait 40 bateaux disponibles dans le marché, tous cotés en dollar. De jour en jour et au fil des négociations et des procédures, les offres ont été converties en euro à cause de la dégringolade de la monnaie américaine. A la fin, il ne restait plus que trois navires et les offres étaient difficiles à négocier.
Le navire que nous avons acheté était affrété à 6 200 dollars par jour pendant un an. L’affréteur a gardé le bateau jusqu’à la dernière minute. Pendant ce temps, le marché était en train de flamber. Bref, les négociations et les démarches d’acquisition ont duré sept mois, du 23 octobre 2003 à la date de livraison du 28 mai 2004. L’achat d’un navire est une opération complexe. Nous avons dû mener, entre ces deux dates, plusieurs démarches dont une visite d’inspection à Al Jézira, une inspection des registres (historique du navire) avec une société spécialisée. Puis, il a fallu désigner un expert indépendant pour dresser un rapport pour le dossier du financement de la banque. L’investissement total s’élève à 125 millions de dirhams.
Dans quel cadre s’inscrit cette acquisition ?
Cet investissement est réalisé dans le cadre d’un programme planifié depuis un certain temps. Après la mise en place par notre compagnie des lignes sur Marseille, Cadix et celles reliant l’Ouest Méditerranéen en général, l’acquisition de Zagora était indispensable pour l’extension de nos activités. C’est aussi un bon moyen d’optimiser l’exploitation de ces lignes, puisque ce navire, de par ses grandes dimensions et sa capacité peut facilement être utilisé en gestion en commun avec d’autres partenaires, ce qui est un facteur de réduction de coûts. Le nouveau navire desservira l’Italie, le Sud de la France et l’Espagne suivant des rotations de 14 jours à la fréquence d’un départ par semaine.
Comment se présentent vos activités en 2004 par rapport à l’année écoulée?
Avec cette acquisition, nous sommes à notre dixième navire. En 2003, nous avons transporté 373 000 passagers, 80 000 voitures, 90 000 conteneurs et 32 000 ensembles routiers (camions et semi-remorques). Pour l’année en cours, nous tablons sur une croissance de 8%. Nos activités se répartissent de manière équilibrée entre le transport des passagers, des conteneurs et celui des véhicules.
Tanger Med se profile à l’horizon. Quelles sont vos perspectives vis-à-vis de ce grand projet maritime ?
Effectivement, dans l’optique du port de Tanger Med, nous comptons, dès l’année prochaine, acquérir un nouveau bateau, avec les mêmes caractéristiques que le Zagora.
Egalement dans nos projets, un Car-ferry, opération qui reste subordonnée à l’aval de la direction de la Marine marchande. Je pense qu’après le Tanger Med prévu pour début 2007, l’autre grand tournant du secteur sera l’année 2010, date de la libéralisation (qui se fera après négociations ) du trafic avec l’Union européenne.

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