Economie

Nécessité de développer les cultures fourragères

D’ici 2020, les besoins des Marocains en lait et en viandes rouges vont considérablement augmenter. L’Institut national de la recherche agronomique évalue le besoin en la matière à environ 2,22 milliards de litres de lait et 523 mille tonnes de viande, soit une production supplémentaire de 1,35 milliards de litres de lait et 153 mille tonnes de viandes.
Le développement des cultures fourragères se situe au coeur de la problématique alimentaire que pose ces besoins. Durant deux jours, plusieurs experts nationaux et internationaux se sont penchés sur la question, lors du séminaire organisé par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) à Rabat. Et tous ont été unanimes sur un constat : l’amélioration des cultures fourragères au Maroc s’impose comme une nécessité stratégique vitale.
Toutes les interventions ont abondé dans ce sens. Ainsi, le directeur de l’INRA, M. Hamid Narjisse, a estimé que le Maroc doit fournir une production supplémentaire de 3 milliards d’unités fourragères, dont 2 milliards devraient provenir des cultures fourragères. Pour y arriver, plusieurs voies sont proposées. Pour lui, la solution passe d’abord par l’amélioration des conditions d’alimentation du cheptel et l’extension des surfaces. Sur le terrain cependant, ce type de cultures souffre de plusieurs problèmes. Plusieurs experts ont souligné que les agriculteurs ne sont pas parfaitement conscients de l’intérêt des cultures fourragères.
Exemple concret : la culture du lupin. Dans son intervention, la directrice de recherche à l’INRA, Mme Imane Alami, a indiqué qu’au Maroc, la culture du lupin, plante fourragère pâturée, reste limitée à quelques milliers d’hectares, alors que les superficies potentielles sont estimées à environ un million d’ha.
Pour elle, l’extension de cette culture offre la possibilité à l’agriculture marocaine de couvrir une partie de ses besoins en protéines d’origine végétale. Mais l’intérêt de ce type de cultures est multiple, à la fois en matière de fertilisation du sol et d’amélioration de la qualité du cheptel. En effet, la production de fourragères présente de nombreux avantages, à la fois pour les animaux et pour la préservation du sol. D’une part, ce type de culture permet de créer des pâturages et fournir du foin et de l’ensilage pour nourrir les animaux. Les champs de fourrage offrent également un espace adéquat pour les espèces sauvages. D’autre part, les cultures fourragères contribuent à protéger les sols en prévenant l’érosion et en fournissant des nutriments.
Sur un autre registre, d’autres intervenants ont mis l’accent sur le fait que la superficie réservée aux cultures fourragères reflète la faible adoption par les agriculteurs des technologies disponibles.
Chaouki Al Faïz, chercheur à l’INRA, a indiqué que «les superficies fourragères n’ont pas connu un développement aussi spectaculaire puisqu’elles n’ont même pas atteint un demi million d’hectares ». C’est d’autant plus incompréhensible, que « dans un pays à vocation d’élevage, et où ce dernier joue un rôle déterminant, cette situation est problématique tant elle reflète une faible adoption par les agriculteurs des technologies disponibles dans ce domaine» a-t-il ajouté. Reste les solutions. Pour M. Al Faïz, le développement du secteur passe d’abord par l’encouragement des circuits informels encadrés. Un allégement de la réglementation technique et une révision de la politique de subventions s’imposent également.

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