«Il y a quelques mois, je me suis déclaré en phase avec la phraséologie concernant la période prolongée» de maintien des taux à un niveau bas, a déclaré à la presse le président de la Réserve fédérale Richmond Jeffrey Lacker. «Mais les derniers chiffres m’ont fait penser que ce discours pourrait évoluer plus vite que prévu», a-t-il ajouté. Jeffrey Lacker, connu pour être l’un des banquiers centraux les plus anti-inflation, ne fait toutefois pas partie des membres votants du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) cette année. La Fed a ramené ses taux à un niveau proche de zéro en décembre 2008 et a commencé à promettre de les maintenir à un niveau exceptionnellement bas pendant une longue prolongée peu de temps après. Avec la reprise progressive de l’économie, la Fed a soutenu qu’il n’y avait pas urgence à resserrer les conditions d’emprunt. Mais beaucoup d’acteurs sur les marchés financiers estiment que le premier pas de la Fed dans cette direction sera de laisser tomber l’expression «pour une période prolongée» dans ses communiqués. Les opérateurs travaillant avec la Fed et interrogés par la presse estiment à 62% la probabilité que les taux remontent d’ici la fin de l’année. Lors de discours prononcés mardi, plusieurs dirigeants de la Fed, dont Jeffrey Lacker, ont toutefois souligné que la reprise économique des Etats-Unis était encore loin d’être totalement effective. Jeffrey Lacker a tout de même constaté les signes d’une stabilisation de l’immobilier, malgré une surabondance de l’offre de construction qui fait que ce secteur n’aidera pas à la reprise économique. Il a également accueilli les bons chiffres de l’emploi de mars, avec la création de 162.000 emplois, comme l’un des critères les plus encourageants de la reprise, ajoutant toutefois qu’une croissance rapide de l’emploi cette année était peu probable.