Economie

NTIC ou l’ère des bouleversements

Pas de doute, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sont en train de bouleverser l’organisation du travail au sein des entreprises. Cela se traduit par le bouleversement des niveaux hiérarchiques. Aujourd’hui, pour accéder à n’importe quelle information, les collaborateurs ne sont plus obligés de passer par le sommet. Sous d’autres cieux, on se demande même si, demain, «l’entreprise zéro manager » ne sera pas une réalité de tous les jours.
De grandes structures, notamment les multinationales ont saisi l’apport des technologies en matière d’organisation. Elles ont ainsi développé de nouveaux procédés de gestion et de fonctionnement. Sous d’autres cieux, Internet a révolutionné le fondement même du management. La gestion en temps réel de l’information entraîne une mutation au niveau des responsabilités de chaque salarié.
Pour un responsable commercial, la mission ne consiste plus aujourd’hui à assurer la gestion des affaires ponctuelles. Avec les NTIC, il est censé maîtriser le cycle de vie d’une relation commerciale. Il est appelé également à faire partager ses connaissances, transmettre son savoir, enrichir les bases de données où sont stockées les différentes informations. Dans ce sens, plusieurs entreprises, grandes utilisatrices de nouvelles technologies de l’information et de la communication ont mis en place des organisations flexibles et décloisonnées. L’objectif étant de responsabiliser davantage les collaborateurs.
C’est devenu même un modèle entrepreneurial à part entière. Il ne concerne pas uniquement les salariés mais aussi les fournisseurs et les distributeurs.
L’avantage majeur des systèmes d’information, c’est qu’ils permettent de consolider les dispositifs de suivi portant sur la production mais surtout pour se rapprocher et fidéliser le client. Compte tenu de tous ces éléments, les collaborateurs sont censés utiliser différentes sources de savoirs et s’habituer à appliquer tous les ressorts des applicatifs de l’entreprise pour mieux coopérer. On parle aujourd’hui de Workflow (flux d’information), messageries fixes ou mobiles, WEB-EDI (échanges de données informatisées) et datamining (centres d’analyses des données), Ces applications baptisées groupware (travail en groupe) font émerger le travail collaboratif entre plusieurs équipes, ce qui favorise l’intelligence collective.
Rappelons que c’est dans les pays scandinaves que le travail coopératif a atteint un développement, et ce depuis plusieurs années. On retient à titre d’exemple les sociétés danoises Otikon ou Navision. Sans oublier les structures hollandaises comme Hemels European Publishers. De grands groupes notamment Akzo Nobel, Philips ou DAF ont investi ce domaine. A la fin de chaque année, sont évalués les résultats de l’équipe (entre 5 à 15 personnes en moyenne) et non les résultats des individus qui la composent. Chez Heineken, on apprend que les patrons sont davantage coachs d’équipes que chefs. Les objectifs affichés de ces équipes autogérées consistent à mieux utiliser les connaissances des collaborateurs et de bénéficier de prises de décisions plus rapides. Les enjeux sont stratégiques. Il s’agit de garantir une autonomie et une responsabilité accrues des salariés, seules capables d’encourager l’esprit d’innovation au sein de l’entreprise. Où en est-on au Maroc ? D’abord, il y a lieu de dire que les entreprises sont sous-équipées.
Rares d’entre elles mesurent l’impact des technologies de l’information et de la communication sur son organisation et son activité. A quelques exceptions près, on ne peut dire qu’on est concerné par cette révolution. Au sein des entreprises, on se demande encore s’il faut déléguer ou pas. L’autorité du boss est toujours de mise. Quant à la perte d’identification et de motivation des collaborateurs dans des environnements encore très hiérarchisés, c’est une réalité quotidienne.
Il est temps que les managers marocains se posent des questions sur leur politique managériale.
L’avènement des technologies de l’information et de la communication est une belle opportunité qu’il faut saisir. Tôt ou tard, les entreprises marocaines seront elles aussi, touchées par ce mouvement «d’entreprise décloisonnée». Les managers parlent de «co-entreprises». Celles où cohabitent des salariés nomades et les salariés collectifs, obligés de partager leurs données et leurs idées pour créer de la valeur ajoutée.

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