Un focus sur le Maroc, établi récemment par l’Oxford Business Group, relève le rôle prépondérant que joue le secteur agricole dans la croissance économique du Royaume. Les indicateurs de croissance nationale au titre de l’année 2015 démontrent clairement cette dimension.
2015 a été, en effet, remarquable pour le Maroc. Et pour cause : la performance indéniable de l’agriculture. «La récolte record enregistrée l’année dernière a contribué à faire de 2015 une année exceptionnelle pour le secteur agricole marocain. La récolte céréalière a atteint des sommets», relève-t-on de l’étude de l’Oxford Business Group.
Les experts du cabinet d’étude britannique ont mis en relief dans leur analyse la part du secteur dans le PIB national. «Le secteur agricole contribue à hauteur d’environ 15 à 20% au PIB de l’économie marocaine et fournit des emplois directs à plus de 4 millions de personnes», indiquent-ils. Le groupe de travail de l’Oxford Business Group s’est référé au ministère de l’agriculture en vue de mettre en relief la mutation qu’a connue le secteur depuis 2008. Il en ressort que l’agriculture marocaine a été confortée par une valeur ajoutée qui a augmenté de 50% sur une période de six ans.
Cette progression se situe à un rythme beaucoup plus rapide que celui des autres secteurs. Ainsi, la valeur ajoutée agricole est passée de 70 milliards de dirhams en 2008 pour atteindre les 105 milliards de dirhams en 2014. «Ces chiffres signifient que le revenu/tête a progressé de 48% dans le monde rural depuis 2008», soulignent dans ce sens les analystes de l’Oxford Business Group.
Les exportations agricoles ont également connu un important élan sur la période 2008-2014. Le taux de progression des exportations a atteint une ventilation de 34%. Cette hausse des exportations agricoles a été accompagnée par l’intensification des investissements dans l’économie agricole. En six ans, le rythme d’investissement s’est consolidé de 170%. «La part des investissements destinés à l’amont de filière a permis de renforcer les systèmes de production contre l’aléa climatique», met en exergue le cabinet d’étude britannique.
Il faut dire que l’évolution positive constatée sur le plan agricole résulte de la bonne marche du Plan Maroc Vert. La stratégie agricole du Royaume a hissé le Maroc au premier rang des exportateurs agroalimentaires régionaux. Au MENA, le Maroc se positionne à la troisième place. Il se veut, par ailleurs, le quatrième exportateur agroalimentaire au niveau africain. Compte tenu des résultats fructueux du Plan Maroc Vert, le Maroc a élargi ses objectifs de croissance agricole. Pour un budget de 174 milliards de dirhams, la vision agricole envisage de moderniser le secteur et le rendre plus concurrentiel à l’échelle internationale. Le plan propose également des aides ciblées aux petits exploitants pour une croissance plus inclusive dans les zones rurales.
Sur le plan opérationnel, le plan œuvrera à stimuler l’emploi dans le secteur. Les prévisions à l’horizon 2020 tablent sur la création de 1,15 million d’emploi dans le secteur, triplant ainsi les revenus de 3 millions de ruraux.
Campagne 2014-2015: Des conditions climatiques plus que favorables
Des conditions climatiques plus que favorables
La pluviométrie nationale s’est située à son plus haut niveau au titre de la campagne 2014-2015. Le cumul s’est inscrit en hausse de 15% par rapport à une année normale et de 26 % par rapport à la campagne 2013-2014. Le régime pluviométrique a été caractérisé par une excellente répartition temporelle et spatiale. Les températures enregistrées au cours de ladite campagne particulièrement pendant la période de croissance des cultures ont affiché des niveaux cléments ayant favorisé de très bonnes conditions de maturations des céréales.
Céréales : Une collecte historique
Pendant la campagne agricole 2014-2015, le Maroc a observé une collecte de 115 millions de quintaux, soit un niveau de près de 5% supérieur aux prévisions prononcées pour ladite période. Cette production révèle un record avec un niveau de rendement en nette amélioration avec 21,4 quintaux par hectare. La production du blé tendre a atteint les 56 millions de quintaux. Trois régions, à savoir Doukkala, Chaouia et El Haouz ont concentré plus de 45% de la production. Le blé dur a enregistré pour la même période une collecte de 24 millions de quintaux contre 35 millions de quintaux pour l’orge.
Production agricole : Doukkala-Abda, champion régional Par répartition régionale, le Doukkala-Abda s’est nettement distingué durant la campagne 2014-2015. La région a atteint un record de production pour les principales filières agricoles. La betterave sucrière, à titre d’exemple, a atteint une production globale de plus de 1.400.000 tonnes, et ce sur une superficie de 19.200 hectares. La productivité est estimée à 73 tonnes par hectare. Ceci a permis la production de 185.000 tonnes de sucre contre 170.000 tonnes la campagne précédente, soit une progression de 9%. Les bons résultats de la betterave à sucre ont eu un impact positif sur le revenu but dégagé à l’hectare et qui a atteint 35.000 DH par hectare ce qui a engendré une satisfaction totale des producteurs. Pour leur part, les céréales d’automne ont atteint pour la première fois une production de 16,7 millions de quintaux ; soit une augmentation de 153% par rapport à la campagne précédente 2013-2014. L’évolution comparée à la moyenne est estimée à 84%. La production issue de la zone irriguée a atteint 2,9 millions de quintaux avec en rendement moyen de 55 Quintaux par hectares et des pics de rendement de 80 quintaux par hectare. Celle de la zone bour, la production a atteint 13,8 millions de quintaux, soit 83% du total. |