Economie

ONP : démarche de fond

De nos jours, la ville du Détroit est non seulement un port par où transitent marchandises, touristes et marocains résidents à l’étranger mais aussi un port de pêche en plein essor.
Selon les chiffres communiqués par l’Office national des pêches (ONP), les produits de la pêche côtière et artisanale commercialisés au niveau de Tanger ont atteint, en 2004, 10 376 tonnes, en hausse de 20,5% par rapport à 2003.
Durant cette même période, les ventes en question ont évolué de 32,4% en valeur en passant de 127,9 millions de dirhams à 169,3 millions de dirhams. Côté pêche, Tanger se distingue notamment par la présence de l’un des poissons les plus nobles et les plus prisés par les marchés internationaux, en l’occurrence l’espadon.
D’autre part, il est à signaler qu’une autre particularité, mais qui est plus liée au port de Tanger,  est, qu’en partie, le poisson commercialisé sur place  est originaire de ports situés plus au sud.
En effet, certaines sources estiment que près de la moitié des tonnages traités par la halle aux poissons sont constitués par du poisson dit de «transit» qui a déjà fait l’objet d’une première vente dans d’autres halles du Royaume. Quant à la valeur de ce poisson de «seconde main», si l’on peut dire, elle serait de l’ordre de 10% du total des transactions. 
Par ailleurs, quoi que relativement importante, l’activité de pêche, au niveau de Tanger, joue un rôle économique et social qui demeure en deçà des véritables potentialités de développement de la zone.
Dans ce cadre, et afin d’optimiser la valorisation de cette ressource, créer de nouvelles synergies et exprimer pleinement les potentialités socio-économiques en la matière, l’ONP s’est lancé, en partenariat avec les autorités locales et le Conseil de la ville de Tanger,  dans un projet intégré de réorganisation complète de la commercialisation des produits de la pêche dans la ville du Détroit. 
Il s’agit d’un projet à vocation structurante reposant sur trois axes complémentaires : la construction d’un marché de gros aux poissons, la construction d’une nouvelle halle aux poissons et l’encadrement de la vente au détail des produits de la pêche ainsi que l’appui aux marchands ambulants concernés par cette opération.
Ainsi, le marché de gros, qui nécessiterait un investissement de l’ordre de 15 millions de dirhams, dont la moitié à la charge de l’ONP, devrait être en mesure de recevoir, dans les règles de l’art, le poisson dit de « transit » en provenance d’autres ports et acheminé par voie terrestre.
Situé à l’entrée de la ville, le marché en question  désengorgerait non seulement le port mais aurait également un impact positif sur la circulation à l’intérieur de la ville. Un marché qui répondrait aux normes d’hygiène et de salubrité les plus sévères, permettrait au port et à la zone portuaire de se dédier entièrement à leur mission première. De plus, il créerait un nouveau pôle d’activité à l’entrée de la ville et faciliterait la desserte des localités alimentées en produits de le pêche à partir de Tanger. D’autant plus que la ville du Détroit,  est une plate-forme de commercialisation et de distribution pour la région entière, dont la zone intérieure.
Ce qui est de nature à répondre aux aspirations des citoyens à un produit d’un meilleur rapport qualité-prix ainsi qu’aux vœux d’une meilleure organisation des circuits de commercialisation.
Car, un marché de gros aux meilleures normes devrait contribuer à des améliorations en termes de transparence, de contrôle de la qualité, de dynamisme du marché, d’opportunités d’emplois, de valorisation des produits  et de professionnalisation des circuits de distribution. 
Quant à la construction d’une nouvelle halle, programmée par l’ONP dans son plan 2005-2009, pour un investissement de l’ordre de 30 millions de dirhams, elle serait aussi novatrice que celle de Nador et introduirait de nouveaux concepts au niveau de la commercialisation. Et si une telle halle est censée valoriser davantage les ressources halieutiques locales, on indique que sa beauté architecturale participerait à la valorisation, touristique, du site portuaire. Et l’on apprend, auprès de l’ONP, qu’il est également prêt à accompagner, techniquement, la ville de Tanger,  dans la mise en place d’un réseau de marchés au détail de poissons. Ceci, sans oublier l’appui technique aux marchands ambulants qui seraient délocalisés du port en vue de leur équipement en moyens de transport hygiénique. Enfin, lorsqu’il s’agit de l’intérêt général, tant des opérateurs économiques que des consommateurs, les bonnes volontés sont capables de réaliser des travaux herculéens. Et si Tanger la blanche est une ville de challenges, le nôtre est celui d’un avenir toujours meilleur.

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