Economie

Oualalou sensibilise Madrid

Nul ne peut contester que la pêche constitue la pomme de discorde, du point de vue économique, entre le Maroc et l’Espagne et ce depuis que la décision de non-reconduction de l’accord de pêche fut prise, il y a plus de deux ans.
Demander à l’Espagne, dans le cadre de sa relation commerciale avec le Maroc, de fermer les yeux sur ce point serait lui demander tout bonnement d’accepter qu’une bonne source d’argent et d’emploi qu’elle a pendant des années exploité, voire sur-exploité lui soit enlevée, sans qu’elle lève le petit doigt, même à tort. Selon un armateur marocain, «il ne faut pas se leurrer.
L’Espagne n’abandonnera jamais l’idée de revenir pêcher dans les eaux nationales. Son manque à gagner, conséquence du non-renouvellement de l’accord de pêche avec l’Union Européenne est énorme du point de vue économique et social». Ce ne sont pas de telles déclarations qui allaient faire revenir M. Fathallah Oualalou, ministre de l’Economie sur une décision qui, semble-t-il, a bien mûri dans sa tête. En effet, lors d’un entretien qui a eu lieu à la fin de la semaine dernière entre l’argentier du royaume et Jordi Pujol, Président du Gouvernement Autonome de Catalogne (Generalitat). «L’Espagne qui est devenue une force industrielle incontestable doit en conséquence abandonner les secteurs obsolètes, telle la pêche, d’autant que la coopération dans le domaine bancaire et des télécommunications commence déjà à se développer entre les deux pays». Le message de Oualalou était direct. En aucun cas, le partenariat maroc-espagnol ne peut -doit- se détériorer à cause d’un désaccord sur un sujet donné, quelle que soit son importance pour l’une ou l’autre partie. Nombreux sont les secteurs qui peuvent faire fructifier les échanges entre les deux pays.
Tel était le fond de ses propos. Preuve à l’appui. Selon les statistiques de l’office des changes, l’Espagne se classe deuxième partenaire (client et fournisseur) du Maroc. En 2000, 10 % des importations et 13 % des exportations du Maroc ont été effectuées avec son associé madrilène. En 2000, la ventilation par secteur d’activité montre que les télécommunications ont le plus profité d’investissements et prêts privés espagnols. Le rachat de la deuxième licence GSM en est pour beaucoup.
Le secteur de la pêche a quant à lui vu ses parts baisser. Classé quatrième en 1998 avec plus de 8 % d’investissements et prêts privés espagnols, il ne représente au titre de l’année 2000 que 0,57 % au profit des télécoms (57,73 %) et de l’industrie (15,67 %). Outre ces secteurs, M. Oualalou a mis en avant les opportunités intéressantes que peuvent représenter des filières comme le tourisme, le textile ou le e-commerce pour des investisseurs potentiellement intéressés par le marché marocain. Pour Oualalou, il suffit de dire oui.

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