Economie

Palmier : La galère continue

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Curieux et plaisant à la fois. Devant le siège de nombreuses administrations, hôpitaux et autres grandes multinationales, les palmiers, espèce désertique par excellence, poussent comme des champignons. Derrière cette nouvelle « mode urbaine » se trouve un trafic juteux de cet arbre qui ne dit pas son nom, masquant une situation particulièrement alarmante dans laquelle vit le palmier national. Pour rappel, le palmier- dattier constitue la structure de base de l’agronomie des oasis marocaines. Il joue, à cet égard, un rôle écologique et environnemental déterminant.
Et la datte dont il est issu est l’aliment de base pour plus d’un million de Marocains.
Économiquement parlant, le palmier contribue à la formation des revenus agricoles pour 1 million d’habitants à hauteur de 20 à 60%. Les dattes créent une valeur brute moyenne de l’ordre de 500 millions de dirhams. La production s’élève annuellement à plus de 100.000 tonnes, situant le Maroc au 8ème rang dans le monde. Il y a plus d’un siècle, le palmier occupait une superficie de 150 000 ha avec plus de 15 millions de pieds, plaçant le Maroc au 3ème rang mondial pour la production de ce fruit comestible du dattier. Cette superficie n’a cessé de se dégrader à un rythme soutenu : 85.000 ha en 1947/48 à environ 44.000 ha actuellement abritant quelque 4.430.000 palmiers. Les différentes études et rapports réalisés à ce sujet mettent en avant trois principales raisons qui expliquent cette situation. En premier lieu, le “Bayoud”.
En un siècle, cette maladie a détruit plus des deux tiers de la palmeraie marocaine. Les analystes mettent également l’insuffisance des ressources hydriques et les conditions de sécheresse qui sévissent régulièrement dans les régions de production. Un facteur lié à la désertification et l’ensablement qui menacent la palmeraie.
S’ajoute à cela la non-maîtrise des techniques de production qui expliquent en partie les faibles performances du secteur. Mais aussi l’absence d’organisations professionnelles actives au niveau des zones de production. Pour remédier à cette situation, le ministère de l’Agriculture avait lancé en 1987-88 un plan baptisé « Plan national pour la restructuration et le développement de la palmeraie ». L’approche a été basée en priorité sur l’intégration des actions de développement. Objectif : harmoniser les interventions des différents partenaires au niveau de la filière.
Parallèlement, le plan cherchait à promouvoir une approche participative, dans le but d’impliquer des différents intervenants du secteur. Cela devait se traduire notamment par la création de coopératives, des groupements des associations professionnelles.
L’enveloppe financière allouée à ce plan s’élevait à près de 548 millions de dirhams. Près d’une décennie après, les résultats restent mitigés. L’action du gouvernement bute toujours sur une répartition rationnelle des tâches entre les multiples intervenants.
Le rôle des Chambres de l’agriculture et des Associations professionnelles reste, à cet égard, insuffisant, voire inexistant. Comme le note plusieurs études portant sur ce plan, la filière souffre encore d’un manque flagrant de responsabilisation des différents opérateurs. Ce qui explique en grande partie les proportions inquiétantes que prend le phénomène du trafic des palmiers. À cela s’ajoutent l’absence de mesures d’accompagnement ainsi qu’un système de suivi – évaluation du programme d’action.

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