«Parler d’Azrou, c’est évoquer le rocher de la ville. Parler d’Azrou, c’est parler de la montagne et du cèdre de l’Atlas. Cet arbre invoque toute la cédraie du Moyen-Atlas, qui est la plus grande cédraie du monde. C’est un patrimoine universel qu’il va falloir sauvegarder.
Parler d’Azrou, c’est parler du lycée Tarik et de l’ancien collège berbère. Parler d’Azrou, c’est parler du couvent de Toumliline où a séjourné un grand peintre marocain, Jilali Gharbaoui. Je ne peux parler d’Azrou sans mentionner Mohammed Khaïreddine qui est natif de la ville. Parler d’Azrou, c’est parler aussi du chant berbère, des tribus et des seigneurs du Moyen-Atlas. Parler d’Azrou, c’est éprouver une grande nostalgie… Et le Moyen-Atlas, c’est la nervure du Maroc. Parler d’Azrou, c’est faire le voyage au pied du cèdre où la majesté de l’arbre nous rend humble et nous donne la juste mesure des choses.
Parler d’Azrou, c’est aussi parler de Aïn Louh qui a eu comme hôte Nizar Kabbani, tombé littéralement sous le charme du chant et de la femme berbères. Parler d’Azrou, c’est parler d’un carrefour qui mène partout et nulle part. Azrou, c’est comme le creux d’une main entouré de montagnes majestueuses qui veillent plutôt sur l’inquiétude que la quiétude de la ville. Des jeunes rôdent autour du rocher situé au centre de la ville.
Le soir, ces jeunes s’en vont dans les montagnes avoisinantes pour voir la ville et rêver toujours de la quitter. Mais ils ne partent jamais. Ceux qui partent ne cessent d’y revenir, d’éprouver la nostalgie du retour. »