Economie

Pêche : Le pari de Majid El Ghaïb

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Il est indéniable que le secteur de la pêche côtière et artisanale recèle d’importants potentiels de croissance. Néanmoins, sa contribution au développement économique et social du pays reste en deçà des possibilités offertes par une gestion plus rationnelle des ressources halieutiques nationales.
Faut-il rappeler le nombre d’emplois, les revenus et la valeur ajoutée engendrés par le secteur de la pêche ? Mais n’est-il pas légitime d’améliorer les performances par une optimisation des différents maillons de la filière pêche ?
Certes, le secteur est notamment tributaire des conditions hydroclimatiques qui font que les ressources halieutiques évoluent, en partie, en fonction des changements induits par les variations de courants marins, des températures… Il est clair qu’il s’agit d’une ressource renouvelable à condition de ne pas entamer le potentiel reproductif. Et il est parfois difficile de faire valoir la raison biologique face à l’impératif économique et social.
Pourtant, il est urgent et primordial de trouver un juste équilibre entre ressources et pêche.
Dans ce contexte, il est à se demander s’il est plus judicieux de pêcher plus ou de pêcher mieux. D’aucuns diront qu’il est plus ingénieux de pêcher plus et mieux dans la mesure du biologiquement possible. En outre, au-delà de ces contraintes, d’autres freins viennent limiter l’essor du secteur dont la vétusté d’une partie de la flotte, la déficience touchant notamment des infrastructures d’accueil due à l’obsolescence ou à l’insuffisance de certains équipements.
Ceci, sans parler des carences au niveau des circuits de distribution et de la quasi-inexistence d’une chaîne de froid. Et si la pêche est constituée à la fois par des outils et des hommes, il n’en demeure pas moins que la mise à niveau du secteur est tributaire d’une double évolution, matérielle et humaine. D’autant plus que les enjeux sont de plus en plus importants : une mondialisation de plus en plus contraignante dont la conformité à des standards européens et américains de plus en plus exigeants. L’ensemble de ces considérations, auxquelles s’ajoutent d’autres contraintes, dont le caractère artisanal d’une partie de l’activité, des faiblesses au niveau de l’organisation et de la formation des opérateurs…. Ce qui rend la mise à niveau assez problématique. Pour sa part, l’Office national des Pêches (ONP), l’un des opérateurs-clés du secteur, indique que son plan d’orientation stratégique pour la période 2005-2009 prévoit un investissement global de l’ordre de 780 millions de dirhams sur cinq ans. Un plan axé sur la mise à niveau de la filière pêche côtière et artisanale et qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie globale du gouvernement , notamment à travers la promotion d’une politique d’intégration de la filière, l’organisation de la commercialisation ainsi que la promotion de la consommation intérieure des produits de la mer, la maîtrise de la qualité tout au long de la filière et le développement de l’information commerciale.
L’un des volets essentiels du plan quinquennal de l’ONP concerne la mise à niveau du secteur à travers une triple approche.
Ainsi, au niveau du développement du secteur, il est question de la modernisation de la flotte de la pêche côtière par la mise en place d’un fonds de garantie spécifique qui facilite l’accès au crédit des opérateurs du secteur dans des conditions avantageuses.
La modernisation de la pêche artisanale dans les provinces du Sud est également à l’ordre du jour, en partenariat avec l’Agence du Sud, tout comme le renforcement de  l’utilisation de contenants normalisés dans la filière, ou encore la mise en place d’un système d’information commerciale au service des professionnels, et l’incitation à la réalisation de projets-pilote intégrés de distribution de la sardine.
Un autre volet du plan quinquennal en question concerne la poursuite de la mise à niveau des infrastructures de commercialisation à travers la construction d’une nouvelle génération de halles au poisson, l’implantation d’un réseau de marchés de gros au poisson à l’intérieur du pays, afin de développer la consommation nationale de poisson et améliorer le rapport qualité-prix.
Ceci, sans oublier l’aménagement de villages de pêcheurs dans les provinces du Sud et la certification aux normes ISO de l’ensemble des halles du Maroc.
L’ONP n’est pas en reste puisqu’il est également concerné par la modernisation dans la mesure où il est notamment prévu de développer davantage ses capacités d’intervention.  
De son côté, Majid El Ghaïb, directeur général de l’ONP, affirme que l’ambition de l’Office est d’être une entreprise publique performante, transparente et citoyenne, au service du développement socio-économique du pays.
Une entreprise qui œuvre à la mise à niveau et à l’accroissement de la compétitivité de la filière pêche ainsi qu’à la promotion de la consommation nationale en produits de mer. «Notre credo n’est autre que partenariat, rentabilité, service public, service client et valorisation optimale des ressources halieutiques nationales», tient-il à préciser.    

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