Les cours du pétrole ont touché hier mercredi un plus haut depuis six mois, dopés par diverses rumeurs concernant des escarmouches militaires concernant l’Iran, qui ont été démenties par la suite. Vers 10h40 GMT (12h40 à Paris), sur l’IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,11 dollar à 65,71 dollars sur l’échéance de mai, après un plus haut à 66,13 USD, du jamais vu depuis le 8 septembre. Mardi soir, il s’est même hissé quelques instants à 69 USD, un plus haut depuis le 4 septembre. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mai progressait de 1,15 dollar à 64,08 dollars lors des échanges électroniques, après un pic à 64,46 USD, au plus haut depuis le 13 septembre. «Les prix ont touché un plus haut mardi soir entre 20h45 et 21h00 GMT lors des échanges électroniques, à l’annonce d’une rumeur selon laquelle l’Iran avait attaqué un navire américain», qui s’est ensuite dissipée», a indiqué Tony Machacek, courtier à Bache Financial. Une autre rumeur est venue enflammer les cours, avant de se dégonfler, selon laquelle «les troupes britanniques avaient lancé une attaque contre des soldats iraniens», ont rapporté les analystes d’ABN Amro. Les cours restaient toutefois élevés, le marché étant nerveux en raison du regain de tensions avec l’Iran, selon M. Machacek. La forte réaction «ne fait que confirmer à quel point les marchés sont devenus volatils», a-t-il estimé. «L’Iran inquiète les investisseurs, car plusieurs opérateurs redoutent qu’il ne suspende ses exportations de brut», ont abondé Michael Davies et Anreï Kryuchenkov, de la maison de courtage Sucden. L’Iran, quatrième producteur mondial de brut, a fait plusieurs fois allusion à un éventuel arrêt de ses livraisons de pétrole pour peser dans les négociations concernant son très controversé programme nucléaire. Téhéran, qui a menacé de cesser sa collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) après le vote samedi 24 mars de nouvelles sanctions à son encontre par le Conseil de sécurité des Nations Unies, a répété mardi qu’il refusait de suspendre l’enrichissement de l’uranium avant l’ouverture de nouvelles négociations.
• Mélisande Rouger (AFP)