L’annonce d’un incident naval entre Britanniques et Iraniens a mis le marché du pétrole en effervescence. Le vendredi 23 mars, vers 17h00 GMT, sur l’IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 52 cents à 63,02 dollars sur l’échéance de mai, après un plus haut à 63,68 dollars, une première depuis le 8 décembre.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai progressait de 46 cents à 62,15 dollars, après un pic à 62,65 dollars, son plus haut niveau depuis le 22 décembre.
Depuis lundi dernier, les cours ont progressé de presque 6 dollars à New York, soit 10%, et de 3 dollars à Londres, soit 5%, soutenus par la baisse plus importante que prévu des stocks américains d’essence mercredi et les cours élevés de ce carburant.
Le brut essuyait quelques prises de bénéfice vendredi, avant que l’annonce de la capture par des navires iraniens de quinze membres de la marine britannique, qui selon le ministère britannique de la Défense, opéraient dans les eaux territoriales irakiennes, ne vienne le revigorer.
«Cet incident militaire est très sérieux pour le marché» du pétrole, a réagi John Kilduff, analyste à la maison de courtage Fimat, soulignant que les investisseurs réinjectaient "une prime de risque" dans le niveau des cours.
L’Iran est le quatrième producteur mondial de pétrole et le marché s’inquiète que les tensions autour de son programme nucléaire ne provoquent une perturbation des approvisionnements d’or noir venus de la région du Golfe.
Ce rebondissement intervient alors que le projet de renforcement des sanctions contre l’Iran, visant son programme nucléaire controversé, devait être soumis au vote du Conseil de sécurité de l’Onu samedi, auquel assistera le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
Par ailleurs, «il y a une demande record d’essence aux Etats-Unis pour un mois de mars et le taux de fonctionnement des raffineries est faible, ce qui contribue à faire monter les cours», a indiqué M. Kilduff.
Les cours de l’essence sur le Nymex ne cessent de progresser depuis le début de la semaine et ont inscrit un nouveau plus haut depuis sept mois vendredi, à 1,9950 dollar le gallon pour livraison en avril.
Les stocks américains d’essence, eux, sont en déclin depuis six semaines et ont fondu d’environ 15 millions de barils sur la période, alors que le marché les surveille de près à l’approche de la saison des grands déplacement en voiture aux Etats-Unis, pic annuel de la consommation d’essence.
L’attention du marché était ainsi tournée «sur la précarité potentielle des futurs stocksd’essence», selon Kevin Norrish de Barclays Capital.