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Pierre Gattaz: «Il faut conjuguer création d’emploi et protection de l’environnement»

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Entretien avec Pierre Gattaz, président du Medef

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La task force de la CGEM a pris forme. Quarante-trois représentants du patronat des cinq continents ont donc acté la Déclaration de Marrakech. L’objectif avancé est à la fois d’anticiper les effets et les conséquences du changement climatique sur la structure, le fonctionnement des entreprises et fournir des solutions et identifier les différentes opportunités d’affaires liées à l’émergence de nouveaux marchés verts. A cette occasion nous sommes allé à la rencontre de Pierre Gattaz, président du Mouvement des entreprises de France (Medef).

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ALM : 43 pays ont signé cette déclaration, Qu’est-ce que le patronat compte faire pour le réchauffement climatique ?

Pierre Gattaz : Ce qui est important c’est que, ensemble, on encourage les solutions d’innovation, deuxièmement il faut mesurer (pour faire progresser un système il faut le mesurer), troisièmement il faut sans doute mettre en place le système de prix carbone, le réadapter par pays, par groupe de pays et par continent. C’est un moyen pour mesurer ceux qui émettent le plus de carbone de ceux qui le font le moins, il faut récompenser ceux qui font des efforts. Ensuite, il faut conclure des partenariats public-privé (PPP) ou privé-privé pour développer ses infrastructures.

Par exemple…

Par exemple l’énergie solaire est devenue très intéressante parce qu’elle est moins coûteuse. Il y a des projets qui permettent de faire des fermes solaires pour des exploitations autonomes, et de grandes fermes qui permettraient d’alimenter des villes ou des villages. Ce sont des infrastructures et des investissements qu’il faut faire, les schémas d’investissement doivent être mis en place, les fonds sont là, il faut juste les canaliser. Enfin, il faut que les normes se mettent en place.

Nous, ce qu’on demande aux politiques c’est d’harmoniser les normes pour aller vite surtout. Les entreprises ont les solutions, il faut que les politiques nous fassent confiance.

  

Comment cette déclaration pourra-t-elle donc contribuer à fédérer ces synergies ?

La COP21 a montré une vision, un objectif, le Medef l’année dernière, avait d’ailleurs réuni les patrons et il y a eu cette première déclaration. Je suis ravi que les Marocains qui ont d’ailleurs très bien organisé la COP22 aient continué par ce «high level business summit», c’est-à-dire ce sommet des patrons, et ont fait des déclarations communes pour dire qu’on est concernés, que c’est important, qu’on a les solutions, et on peut travailler là-dessus. L’objectif est très simple si on laisse à nos enfants une planète polluée même avec le plein emploi, cela n’est pas tenable.

Comment y parvenir justement ?

Il faut conjuguer création d’emploi et protection de l’environnement. Ceux qui peuvent relever ce double défi et de créer la croissance et donc l’emploi, ce sont les entreprises, il faut qu’on nous fasse confiance. C’est pour cela que la déclaration du patronat à Marrakech est fondamentale parce qu’on a des propositions concrètes, à savoir faire en sorte que les financements arrivent, que les PPP se mettent en place, mettre en place des systèmes du prix du carbone, encourager l’innovation, et c’est l’innovation qui est la clé de tout cela.

Quelle sera donc la prochaine étape après cette déclaration?

La prochaine étape sera d’appliquer cette vision commune et les déclarations adoptées. La COP22 était celle du début de l’action, maintenant il faut aller encore plus loin en planifiant un peu mieux les opérations d’ici à court, moyen et long termes, autour des investissements, des infrastructures. J’ai proposé qu’on mette en valeur les initiatives du business en les récompensant. Dix patronats, deux pour chaque continent qui sélectionneront dix expérimentations pilotes. En mettant à l’honneur des partenariats public-privé qui ont réussi on peut montrer aux politiques, aux populations que c’est possible de créer cette forme de richesse. J’espère que c’est une idée qui sera retenue à la COP23.

Propos recueillis par  Leila Ouchagour

(Journaliste stagiaire)

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