Vitrines obstruées, écoles en congé, magasins fermés: c’est en état d’alerte maximum que le centre de Pittsburgh reçoit les dirigeants des pays du G20 alors que des protestataires de tous bords veulent faire entendre leur voix. «On est tous nerveux à cause de ces vélléités de manifestations. Tout le monde en parle depuis un mois et quand vendredi sera passé, on poussera un ouf de soulagement», affirme Jane Moravec, une militante écologiste de 86 ans membre du Sierra Club, tandis que des policiers patrouillent à cheval devant le Centre de conférence où se tient la réunion. «Notre objectif est de ne pas être violent mais le G20 est une institution violente, anti-démocratique, qui prend ses décisions derrière des portes closes», ajoute Noah Williams, jeune porte-parole de l’organisation d’inspiration anarchiste Pittsburgh G20 Resistance Project (PGRP). Ce groupe a appelé jeudi à une manifestation non-autorisée vers le Centre de conférence. Alors que plusieurs dizaines d’organisations écologistes (Greenpeace, Three Rivers Climate Convergence), pacifistes (Ligue internationale des femmes pour la paix et la Liberté, Code Pink) et altermondialistes ont engagé un bras de fer avec la municipalité ou la justice pour obtenir des permis de manifester, le petit groupe G20 Resistance Project a préféré se passer d’autorisation. «On n’a pas besoin de demander l’autorisation des gens au pouvoir pour manifester. On ne va pas mendier auprès de ceux qui ont le pouvoir. On se fabrique notre propre pouvoir», assure Noah Williams, qui, dans un quartier populaire de la ville, garde farouchement la presse à l’écart d’un atelier de formation où une trentaine d’anti-G20 se préparent au défilé.
Les organisateurs espèrent un millier de manifestants jeudi. Vendredi, une grande manifestation autorisée est prévue. La veille du sommet, la police a arrêté 14 militants de Greenpeace qui avaient déployé d’immenses banderoles sur des ponts appelant à des mesures contre le changement climatique.