Economie

Plan : L’exemple français

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La récente polémique opposant le Haut Commissariat au Plan (HCP) et la Primature, autour des chiffres relatifs aux pertes réelles d’emplois dans le secteur textile ou encore, au sujet de la croissance, pose le problème de crédibilité des chiffres officiels. Au risque de décrédibiliser l’ensemble des informations fournies, et par conséquent, la formulation des projets futurs, le Haut commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, est monté au créneau pour renseigner sur le degré de fiabilité des chiffres livrés. Pour preuve, le Haut commissaire au Plan a tenu à affirmer que le Maroc sera admis, dès octobre prochain, à la norme statistique du Fonds Monétaire International (FMI).
Cette décision du FMI intervient suite aux conclusions d’une mission d’évaluation de cette instance internationale, selon lesquelles le Royaume remplit toutes les conditions requises pour adhérer à la norme spéciale de diffusion des données (NSDD).
Ailleurs, en France notamment, le problème de véracité des chiffres a été bien surmonté. Lors de sa dernière visite au Maroc, à l’invitation de son homologue Ahmed Lahlimi, le Commissaire au Plan français, Alain Etchegoyen, n’a pas manqué de livrer un ensemble d’informations sur le fonctionnement de l’institution qu’il dirige. Toutefois, l’homme a brillé par son attitude. Préférant toujours mettre en avant son institution que sa propre personne, Alain Etchegoyen a communiqué sur les différentes évolutions de Commissariat français au Plan.  Historiquement, le Commissariat général du Plan a été créé le 3 janvier 1946 par le Général de Gaulle. Il bénéficie alors d’une sorte d’unanimité nationale. De Gaulle rattache directement le Commissariat général du Plan au chef du gouvernement, ce qui sera presque toujours le cas, sauf dans les périodes où un ministre ou secrétaire d’Etat aura le Plan dans ses attributions. Le Plan est une administration de mission, structurée en services dont le nombre est variable selon les époques. Il a longtemps été un lieu de passage et d’apprentissage pour de futurs hauts fonctionnaires ou hommes politiques.
«On y évoque encore les noms de Jacques Delors, Michel Albert, Laurent Fabius , ou François-Xavier Ortoli», est-il précisé sur le site officiel de l’institution
La plupart des personnalités actuelles du monde économique, syndical et politique ont œuvré au Plan dans des groupes ou commissions de travail. Le Plan a toujours été entouré de plusieurs organismes qui lui sont associés ou rattachés : CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales), IRES (Institut de recherche économique et Sociale), CERC (Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale). Par contre, les tâche et missions du commissariat au plan n’ont cessé d’évoluer. En France, la raison d’être du Plan repose désormais sur la Prospective de l’Etat Stratège. «Autrement dit, le centre de gravité du Plan se déplace d’une mission essentiellement macro-économique vers une mission davantage politique – au sens le plus général du terme : indiquer les problématiques dans lesquelles l’Etat, garant de l’intérêt général et du Bien public devra jouer son rôle à dix/quinze ans ainsi que sa façon d’exercer son rôle de façon pertinente », est-il mentionné.
Pour exemple, des questions culturelles ou judiciaires mettent en jeu le rôle de l’Etat alors qu’elles étaient auparavant peu abordées dans le cadre du Commissariat général du Plan. Cette identité renoue avec le projet initial dans la mesure où le Plan se tourne à nouveau résolument vers l’avenir. Mais elle prend en compte trois transformations essentielles : l’existence de l’Europe, les processus de décentralisation et les privatisations qui modifient les contours de l’Etat. Polémique à part, au Maroc, les missions du HCP sont en train de dévoluer vers plus d’autonomie. Lors d’une réunion sur  »le programme du Haut commissariat au plan (HCP) en  matière de statistique’’, tenue lundi 6 juin 2005,  par le HCP, Ahmed  Lahlimi a précisé que  l’adhésion à la norme statistique du Fonds Monétaire International (FMI) constitue la meilleure reconnaissance de la fiabilité des  données statistiques nationales, et qu’elle est de nature à consolider sur le  plan international, notamment sur les marchés des capitaux, l’image de marque  du Maroc, pays démocratique où la gestion de l’information statistique jouit de  l’indépendance, de la fiabilité et de la transparence exigées par les normes internationales.

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