Dans le cadre de la modernisation de la filière des viandes rouges et conformément aux orientations du Plan Maroc Vert, le ministère de l’agriculture s’apprête à faire sauter un grand verrou qui date du temps du protectorat. En effet, un arrêté viziriel datant de 1955 rendait pratiquement impossible la libre circulation des viandes rouges d’une ville à l’autre et d’une région à l’autre. Ainsi, pour les villes où existe un abattoir contrôlé, ce texte interdisait la mise en vente des viandes rouges ou abats provenant de l’abattage d’autres villes ou régions.
Or dans le cadre du Plan Maroc Vert, un grand volet est consacré à l’industrie des viandes rouges et notamment au développement des abattoirs privés et dûment homologués. Mais de tels abattoirs ne pouvaient se développer tant que la réglementation les empêchait de commercialiser leur produit librement à travers le territoire. C’est pour cette raison que le ministère de l’agriculture et celui de l’intérieur, en concertation avec les professionnels du secteur, ont préparé un projet de refonte de ce texte datant de plus d’un demi-siècle. Dans le texte en projet, il est prévu de laisser circuler librement les viandes foraines à condition qu’elles répondent aux normes qui seront fixées par un arrêté conjoint des deux départements. D’un autre côté, les conditions de transport de ces viandes seront sévèrement contrôlées conformément à la loi sur le transport des produits périssables déjà en vigueur.