Economie

Polémique sur les ravitailleurs : Boeing envisage sérieusement de porter plainte

L’avionneur américain Boeing, grand perdant de l’appel d’offres des avions ravitailleurs de l’armée américaine face au tandem EADS-Northrop Grumman, envisage «sérieusement» de porter plainte et prendra une décision «en début de semaine prochaine», a-t-il fait savoir samedi. La direction de Boeing «va utiliser les prochains jours pour évaluer les données présentées» lors du débriefing qui a eu lieu vendredi avec le Pentagone, «et nous considérons sérieusement de porter plainte», a annoncé le groupe dans un communiqué diffusé dans la nuit de vendredi à samedi.
«Notre idée maintenant est de travailler tout le week-end et de parvenir à une décision sur le sens de notre action en début de semaine prochaine», a ajouté dans le communiqué Mark McGraw, le responsable du programme KC-767 présenté pour l’appel d’offres.
L’armée de l’air américaine a attribué le 29 février un contrat d’une valeur de 35 milliards de dollars pour 179 avions ravitailleurs à l’européen EADS, allié à l’américain Northrop, l’un des plus gros contrats passés par l’armée ces dernières années. Principal fournisseur de l’US Air Force en avions ravitailleurs, Boeing était donné comme le grand favori. L’échec a provoqué un tollé dans les rangs politiques et syndicaux, au nom de la préférence nationale et des emplois «volés» par un groupe étranger. Et ce n’est pas la première fois que Boeing se retrouve au coeur de la polémique pour ces ravitailleurs.
Le contrat avait en effet été initialement accordé de gré à gré à Boeing en 2003, puis retiré au motif de conflit d’intérêts, entraînant la démission du PDG de Boeing de l’époque et de la prison ferme chez des responsables de l’armée de l’air et de Boeing. Le contrat avait ensuite été remis en jeu en 2006, et ouvert à d’autres candidats. L’échec de Boeing a pris d’autant plus d’ampleur ces derniers jours que l’un des principaux élus ayant milité pour l’annulation du contrat en 2003 n’est autre que John McCain, le candidat républicain pour l’élection présidentielle aux Etats-Unis.
Dans ce contexte, Boeing a fait pression pour avancer à vendredi la réunion d’explications avec le Pentagone sur les raisons pour lesquelles l’appareil A330 d’EADS a été préféré au 767 de Boeing, un débriefing initialement prévu le 12 mars. «Nous avons quitté la pièce avec des inquiétudes significatives sur le processus de sélection à plusieurs niveaux», a encore indiqué Boeing samedi, citant notamment les capacités et le coût. «Ce qui est clair maintenant, c’est que les informations selon lesquelles l’offre d’Airbus était nettement supérieure ne pourraient pas être plus inexactes», a martelé M. McGraw. Si Boeing décide de porter plainte, le groupe saisira la Cour des comptes américaine, le Government Accountability Office (GAO). Ce recours constituerait une demande de remise en jeu du contrat, ce qui, selon certains observateurs, créerait un précédent délicat aux yeux de la communauté internationale.
Cela signifierait en effet une volonté de donner l’ascendant à une entreprise nationale pour un appel d’offres ouvert aux groupes étrangers, et dont la décision répond a priori à des critères industriels et économiques.

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