Economie

Post-COP22 : Financement et rôle des territoires à l’ordre du jour

© D.R

Les principaux acteurs publics et privés réunis à Rabat

Le Maroc est déterminé à poursuivre ses engagements pris lors de la COP22. En effet, le chef de gouvernement, Saad Eddine El Otmani, a réitéré le 26 mai à Rabat lors de la conférence nationale sur le thème «Action Climat Maroc post-COP22», l’engagement du Maroc à mettre en place les programmes nécessaires pour la mise en place des engagements pris durant la conférence des parties. Dans le même sens, Aziz Rabbah, ministre de l’énergie, des mines et du développement durable, a mis l’accent sur la dynamique environnementale que connaît le Maroc depuis des décennies. Ainsi, le ministre a souligné que la politique énergétique fait partie de cet élan, ce qui permet d’avoir une vision complète sur le développement durable, sur les droits des générations futures et sur les changements climatiques. Dans cette perspective, le ministre a souligné que la mise en œuvre des programmes en la matière se fera entre autres en partenariat avec le secteur privé, les élus et les partenaires du Maroc en Afrique. 

Dans son allocution lue par Nizar Baraka, le président de la COP22, Salah Eddine Mezouar, a lui mis en avant la réussite de la COP22 qui a permis de la ratification de 147 Etats de l’Accord de Paris sur le climat, soit 36 parties ont adhéré à l’accord après la COP22 qui s’est déroulée à Marrakech. Les efforts ne s’arrêtent pas là. Ainsi selon la présidence de la COP22, le Maroc continue de mobiliser les parties pour la mise en application dudit accord. Par ailleurs, la présidence de la COP22 a mis l’accent sur les initiatives mises en œuvre à Marrakech, telles que la mobilisation des financements pour les pays du Sud et le transfert des technologies liées à l’environnement. Dans cette lignée, les Etats développés ont réitéré leur engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an à l’horizon 2020 avec la mise en place d’une feuille de route. Selon la présidence de la COP22, il a également été convenu que les deux tiers de ces financements relèveraient du secteur public. De même, l’augmentation de 50% des financements du public destinés aux pays en voie de développement est parmi les réalisations de ladite conférence. Par ailleurs, la partie réservée à l’adaptation est passée de 12 à 24% à l’horizon 2020 selon M. Mezouar. Toujours en termes de financement, 80 millions de dollars ont  également été mobilisés pour le fonds d’adaptation dédié aux projets agricoles, à l’eau et à la santé. De son côté, Meriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM, a souligné que la Confédération a été le partenaire officiel de la COP22. Ainsi, selon elle, la CGEM a conduit durant l’année 2016 un programme sur 21 évènements nationaux et internationaux avec l’objectif de sensibiliser les entreprises à la cause climatique. L’objectif a également été de sortir avec des recommandations qui ont été soumises aux négociateurs de la COP22, indique-t-elle.

Par ailleurs, Mme Bensalah-Chaqroun a révélé que la CGEM a engagé 12 millions de dirhams dans ce programme intégralement financé par le secteur privé. Ainsi, elle a mis en avant le réseau qui s’est mis en place en marge du High level business summit, le 16 novembre dernier, avec la création du premier conseil de patronat du monde. La société civile a largement participé à la dynamique insufflée par la COP22. Dans ce sens, Driss Yazami, président du pôle société civile de la COP22, a souligné que les efforts fournis pour organiser la zone verte seraient vains s’ils ne sont pas suivis d’une politique de consolidation des dynamiques créées aussi bien avant que durant la COP22. En outre, Driss Yazami a appelé durant cette rencontre à la nécessité de renforcer les capacités des acteurs non étatiques. Il a également appelé à ce que d’autres organismes marocains puissent avoir leur accréditation de la part du Secrétariat des Nations Unies chargé de l’environnement. Driss Yazami a également souligné qu’une dizaine de réseaux ont été créés dans la zone verte lors de la COP22 et qu’il est nécessaire que le gouvernement marocain porte appui à ces différentes initiatives.

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Questions à Nizar Baraka, président du comité scientifique de la COP22

ALM : Quelle est la finalité de la conférence post-COP22 ?

Nizar Baraka : Cette journée est importante parce qu’elle permet de regrouper l’ensemble des acteurs. Comme vous le savez, la COP22 n’est pas l’affaire du seul gouvernement, cela nous concerne tous et il est important que les territoires, que le secteur privé, que la société civile puissent se mobiliser pour pouvoir poursuivre la dynamique et faire en sorte à ce que le Maroc continue à être un modèle et jouer un rôle de leadership pour devenir un véritable hub climatique en Afrique.

Vous avez souvent évoqué le rôle des territoires, comment justement ceux-ci puissent profiter du post-COP22 ?

Vous savez que le Maroc est rentré dans une dynamique importante qui est celle de la lutte contre les changements climatiques et de ses effets sur la population. Or, il se trouve que si on veut réellement que les populations puissent bénéficier des actions entreprises il est essentiel que les territoires puissent s’inscrire dans cette dynamique. Et dans ce cadre-là nous avons appelé à ce que les contributions nationales indéterminées puissent également se traduire en contributions régionales, voire en des contributions locales déterminées, c’est-à-dire la mobilisation d’un certain nombre de projets dans le cadre d’une vision. Comme vous le savez, nous sommes en pleine préparation des plans régionaux de développement, c’est une occasion pour que ceux-ci intègrent les changements climatiques et qu’on puisse trouver les financements nécessaires pour pouvoir réaliser ces projets. Dans ce cadre-là, il y a un certain nombre d’initiatives mondiales dans lesquelles en tant que présidence marocaine nous nous inscrivons pour pouvoir assurer cette dynamisation et cette mobilisation de fonds au profit des territoires. Il y a «le climate chance» qui va être l’occasion à Agadir pour présenter ces possibilités, il y a également le Fonds d’équipement communal qui cherche à être accrédité.

Quels sont les prochains projets du Conseil économique, social et environnemental dans ce sens ?

Nous en tant que CESE, nous avons déjà établi un certain nombre de rapports dont celui sur l’évaluation des politiques publiques par rapport aux changements climatiques. On a identifié une feuille de route dans ce sens et nous sommes actuellement en train de travailler sur l’urbanisation durable, qui est un axe important pour pouvoir faire en sorte que nos centres urbains puissent intégrer la durabilité pas uniquement en termes de protection d’environnement, mais aussi par rapport à la population et par rapport au vivre-ensemble.

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