Economie

Poste Maroc poursuit sa mue

Après son entrée récente à hauteur de 35% dans le capital de Sofac Crédit, Poste Maroc vient de conclure un partenariat stratégique avec La Banque Postale française. Cette collaboration finalisée vendredi 2 mars 2007 à Rabat, entre Patrick Werner, président de La Banque Postale et Anass Alami, directeur général de Poste Maroc, vise plusieurs objectifs. Entre autres, la recherche conjointe d’une offre bancarisée adaptée. Le partenariat sera élargi par la suite au développement des services financiers et à la fourniture par La Banque Postale d’un appui à l’opportunité de la création d’une banque postale au Maroc. Pour l’heure, la clientèle des 900.000 MRE de France (dont 300 000 sont bancarisés) intéresse particulièrement les deux acteurs financiers. D’où l’un des termes du partenariat qui vise à faciliter à terme la transformation de l’épargne constituée par les MRE en France en financement de projets au Maroc. La réduction envisagée des coûts de transferts permettra, soulignent les deux partenaires, d’améliorer les transactions entre les deux pays.
Cet accord traduit aussi la volonté des responsables de Poste Maroc de réussir la mutation de l’institution en suivant l’exemple d’une ancienne poste, devenue banque à part entière depuis le 2 janvier 2006. Dèjà à 9% de parts de marché sur les encours d’épargne dans l’Hexagone, La Banque Postale qui, en reprenant les termes de son président, veut être «la moins chère des banques de marché», peut servir de viatique à Poste Maroc, jusque-là un établissement public doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. «Pour passer d’une poste à une banque, il faut déjà commencer par construire son bilan. Nous avons entrepris ce chantier en 2000 en retenant les fonds des CCP (comptes courants des chèques postaux ) qui filaient auparavant au Trésor. Puis, nous avons créé une société sous loi bancaire, puis le statut d’une entreprise d’investissement sous loi bancaire…», détaille M. Werner. Outre les comptes à vue et l’épargne simple, La Banque Postale fait du conseil patrimonial, comptant 600 000 clients dans ce créneau. En tout, 95% de la clientèle sont constitués de particuliers. Le corporate représente 5%, réparti entre 600 000 comptes de personnes morales (dont 400.000 associations) et 100 000 entreprises de toutes tailles. A noter que la loi française ne permet pas encore à La Banque Postale de faire du crédit aux entreprises et aux collectivités locales. L’avantage que pourrait bénéficier La banque Postale par rapport aux banques classiques réside dans une meilleure accessibilité, explique Anas Alami, déclinant l’approche de Poste Maroc : «nous allons initier les Marocains aux services financiers. Nous allons commencer par le chéquier, la carte de paiement, nous intéresser d’avantage au monde rural». L’objectif global c’est de participer au relèvement du niveau de bancarisation du pays, niveau collé actuellement au seuil de 23%, jugé faible dans le diagnostic de l’étude ayant conduit au Plan Emergence.

Et les CCP dans tout cela ?

Pour parachever sa mutation, Poste Maroc devra contourner quelques obstacles juridiques. A commencer par l’arrêté viziriel de 1926 relatif au service compte-chèque et qui interdit à l’institution d’être débitrice. Il y a ensuite les CCP (comptes chèques postaux), à la recherche d’une meilleure crédibilité. Pour ce, il est indispensable aux CCP d’entrer dans la Centrale des incidents. Sans cela, le compte chèque postal n’a aucune conséquence pour l’émetteur contrairement au chèque bancaire. A noter qu’actuellement, Poste Maroc compte 858 000 porteurs d’un CCP contre 2,3 millions de clients détenteurs de comptes sur carnet de la Caisse d’épargne.

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