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Le Maroc, parrain du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières

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Le pacte tend à renforcer l’action transnationale face au trafic de migrants, à éliminer toutes formes de discrimination des migrants et à encourager un débat public fondé sur l’analyse des faits en vue de faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues.

Les regards se trouvent vers Marrakech qui abrite aujourd’hui un événement mondial de grande envergure. Le coup d’envoi des travaux de la conférence intergouvernementale sur la migration sera donné ce lundi. La ville ocre qui parlait depuis la semaine dernière de migration bouclera ces deux prochains jours un processus onusien déterminant. Chefs d’Etat, représentants gouvernementaux, acteurs de la société civile et grands experts de la question migratoire issus d’une centaine de pays mettront en avant le premier instrument international dédié à la migration, en l’occurrence le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Il s’agit d’une vision globale et équilibrée visant à faire de la migration un facteur de prospérité, d’innovation et de développement durable. La ratification de ce pacte couronne un processus ouvert, en décembre 2016, par la déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants qui a été votée à l’unanimité par l’assemblée générale des Nations Unies. L’objectif étant de changer les perceptions autour de cette question en mettant en exergue les avantages de la migration tout en gardant un œil sur les risques y afférents.

23 objectifs pour des migrations sûres, ordonnées et régulières

Renforcer la coopération relative aux migrations internationales sous tous leurs aspects est la principale finalité de ce pacte. Ce document respecte la souveraineté des Etats ainsi que les obligations que leur fait le droit international. Au total, 23 objectifs ont été définis dans ce sens pour atteindre des migrations sûres, ordonnées et régulières. L’engagement étant de collecter et utiliser des données précises et ventilées qui serviront à l’élaboration de politiques fondées sur la connaissance des faits. Le deuxième objectif défini est la lutte contre les facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent les personnes à quitter leur pays d’origine. Il est également question de fournir dans les meilleurs délais les informations exactes à toutes les étapes de la migration ainsi que de munir tous les migrants d’une preuve d’identité légale et de papiers adéquats.

Parmi les objectifs fixés figurent la réduction des vulnérabilités liées aux migrations, la sauvegarde des vies et mise en place d’une action internationale coordonnée pour la recherche des migrants disparus ainsi que des pratiques de recrutements justes et éthiques tout en assurant les conditions d’un travail décent. Le pacte tend, par ailleurs, à renforcer l’action transnationale face au trafic de migrants, à éliminer toutes formes de discrimination des migrants et à encourager un débat public fondé sur l’analyse des faits en vue de faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues. Il s’agira en outre d’investir dans le perfectionnement des compétences et dans la facilitation de la reconnaissance mutuelle des aptitudes. Le pacte créera, entre autres, les conditions permettant aux migrants et aux diasporas de contribuer pleinement au développement durable dans tous les pays.

Le Maroc et l’Allemagne relèvent le défi

Le processus d’élaboration de ce pacte a coïncidé avec un nouveau mandat du Forum mondial sur la migration et le développement dont la coprésidence a été attribuée au Maroc et l’Allemagne. Une initiative unique ayant placé pour la première fois des partenaires des pays du Nord et du Sud sur le même piédestal pour diriger les discussions sur les préoccupations communes en matière de migration. Ce forum s’est tenu en deux temps, à savoir à Berlin (2017) et Marrakech (2018).

La coprésidence Maroc-Allemagne a pris fin, vendredi 7 octobre, dans la ville ocre où une série de recommandations a été émise. Les deux pays connus par l’exemplarité de leurs politiques migratoires ont passé le flambeau à l’Equateur avec une recommandation phare qui est revenue tout au long des discussions, à savoir la traduction du nouveau pacte en actions concrètes. En effet, la coprésidence Maroc-Allemagne s’est articulée autour de la contribution du forum à l’élaboration du Pacte mondial et l’examen de la mise en œuvre des engagements en matière de migration figurant dans le programme de développement durable à l’horizon 2030. La 11ème édition du forum a connu la participation de 45 ministres et vice-ministres ainsi que plus de 2.000 délégués, une trentaine d’acteurs de la société civile et plus de 100 représentants du secteur privé issus de 135 pays. La passation avec l’Equateur marque un nouveau cap.

Ce pays qui s’est porté volontaire à la tête du forum en 2019 est connu par son expertise et ses structures en matière de migration. L’Equateur qui fait revenir l’Amérique latine sur le devant de la scène du forum après une présidence en 2010 a connu durant ces deux dernières décennies un flux important de migrants et de réfugiés portant le nombre de la communauté étrangère en son sein à plus de 1 million de personnes.

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