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Principaux freins à la compétitivité : Délais de paiement et concurrence déloyale fragilisent la PME

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Moderniser, développer et surtout survivre… Ce sont là les principales contraintes auxquelles font face les petites et moyennes entreprises (PME) au quotidien. De nombreux facteurs à la fois endogènes et exogènes menacent la pérennité de ces entités qui constituent le socle du tissu économique national.

Aux dernières statistiques formulées par Inforisk, plus de 8.000 entreprises ont déclaré faillite en 2017. Pratiquement la majorité d’entre elles a entamé à ce stade le process de liquidation au moment où 10% autres ont été en redressement judiciaire. Le volume des entreprises défaillantes au niveau national est en ascension soutenue depuis 2010. On relève sur les 8 dernières années une hausse de 8% impactant sensiblement l’économie marocaine. La situation au premier trimestre de l’année en cours reste plus au moins alarmante. On relève à cet effet plus de 1.500 entreprises défaillantes, soit un grand nombre d’emplois détruit au niveau des très petites et moyennes entreprises opérant essentiellement dans le commerce, le BTP et l’immobilier.

Les délais de paiement principale cause de défaillance

Au niveau des classements mondiaux, le Maroc se positionne parmi les champions de défaillances. Il se positionne entre la Chine et la Grande-Bretagne, des pays ayant subi des conjonctures économiques spécifiques ces dernières années. Toutefois, ce qui menace la vie des entreprises au Maroc n’est tout autre que les retards de paiement. Les délais de paiement allongés affectent de façon directe la compétitivité de la PME. D’ailleurs, 40% des défaillances d’entreprises sont liées à cette problématique. Les délais ont progressé de manière fulgurante passant d’une moyenne de 6 mois en 2010 à 9,9 mois actuellement. Par taille d’entreprise, le délai de paiement atteint les 9,7 mois pour les TPE, 5,3 mois pour les PME et 3,3 mois pour les grandes entreprises.

L’économie souterraine, un péril imminent

La concurrence déloyale est également considérée comme étant un frein au développement de l’entreprise marocaine, notamment la PME. Représentant 20% du PIB hors secteur primaire, l’informel limite en effet la rentabilité des secteurs porteurs et menace les 3 millions d’emplois existant dans le secteur formel. Une récente étude élaborée par la CGEM a mis en relief le danger que représente la concurrence déloyale sur le tissu productif. Le patronat a dans ce sens proposé des mesures d’intégration en vue de rendre le secteur formel plus attractif et de s’attaquer à l’origine des produits vendus qui ne sont soumis ni aux impôts ni aux charges sociales et qui ne respectent pas les normes de conformité.

Les principales propositions ont porté sur la réduction du gap de compétitivité fiscale entre le secteur formel et informel ainsi que sur l’accompagnement dans l’intégration des unités de production informelles à l’économie formelle. Les patrons ont, par ailleurs, appelé à lutter contre les leviers de l’économie souterraine, la corruption et l’assèchement de la contrebande. La lutte contre le secteur informel passe également par l’éducation et la formation.

La digitalisation comme bouée

de sauvetage

En dépit de cet aspect structurel qui impacte la pérennité de la PME, d’autre défis sont à relever. La digitalisation s’érige aujourd’hui comme une priorité. Les experts sont unanimes sur le fait que la digitalisation constitue un levier important pour la survie de l’entreprise. La transformation digitale permettra aux PME de bannir les barrières spatiales et temporelles. L’enjeu étant de répondre aux nouvelles habitudes de consommations qui émergent et ce à travers trois axes particuliers, à savoir la connectivité mobile, l’internet des objets et l’universalité de l’Internet. La transformation digitale des PME porte ainsi sur un changement profond de la culture adoptée par l’entreprise ainsi que de son organisation. La mutation digitale renforcerait par ailleurs le sens de l’innovation au sein de ces entités qui se veut également un enjeu primordial dans le développement du tissu entrepreneurial.

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