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Produits de la mer : Le Maroc lorgne les marchés du Golfe

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Une étude du ministère de l’économie et des finances recommande de se positionner sur les pays du CCG

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Les pays de la région dépendent de manière croissante des importations en produits alimentaires pour satisfaire leurs besoins nutritionnels et soutenir la sécurité alimentaire.

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C’est un fait, l’Europe est, par excellence, le principal marché des exportations marocaines dans le domaine de la pêche. Mais il semblerait que ce ne sera désormais plus le cas. Les responsables marocains sont fermement décidés à se tourner vers de nouveaux marchés. Dans ce sens, le ministère de l’économie et des finances vient de réaliser une étude pour examiner un possible renforcement des exportations des produits halieutiques vers les pays membres du Conseil de Coopération des États arabes du Golfe (CCG). Baptisée «Opportunités d’exportations marocaines dans le marché des produits halieutiques des pays du Golfe», l’étude vise à examiner les performances à l’export des principaux produits du secteur marocain des produits de la mer, en les confrontant à l’étude du marché des pays du Golfe et ce, pour mieux apprécier le positionnement du Maroc sur ce marché, en particulier en ce qui concerne les produits à forte demande.

Il faut dire que les marchés des pays du CCG pourraient devenir une niche importante pour les exportations marocaines. «L’expansion accélérée de la population dans la région du Golfe, conjuguée à des conditions naturelles peu propices aux activités agroalimentaires, fait que les pays de la région dépendent de manière croissante des importations en produits alimentaires pour satisfaire leurs besoins nutritionnels et soutenir la sécurité alimentaire. Les importations des produits halieutiques en particulier par les pays du CCG ont enregistré une valeur de 1,5 milliard de dollars en moyenne sur la période 2010-2014», notent les responsables. Ces derniers affirment qu’en dépit de la consommation croissante des Marocains en produits de la mer, la production halieutique nationale demeure largement excédentaire permettant d’approvisionner divers marchés internationaux. Un excédent qui pourrait trouver place sur les tables des ménages des pays du Golfe. Pourtant, les exportations marocaines vers cette partie du monde restent largement en deçà de la qualité des relations entre les deux parties.

Les chiffres sont éloquents. Le Maroc n’arrive qu’à la 34ème place des pays émetteurs de produits de la mer vers le CCG ! «La part du Maroc dans le marché du CCG a été maintenue dans un intervalle de 0,3-0,4% au cours des vingt dernières années, avec un pic conjoncturel enregistré en 2012 de 0,5%, soit des exportations d’un montant global de 5 millions de dollars», révèle l’étude. Pour inverser cette tendance, le ministère de l’économie a élaboré une série de recommandations. Ainsi, les responsables pensent que «la diversification des débouchés de ces exportations halieutiques qui restent actuellement fortement concentrées sur le marché européen est importante pour réduire la dépendance du Maroc à l’égard des marchés traditionnels, d’autant plus que la demande européenne reste stable, alors que d’autres régions du globe, dont les pays du Golfe, présentent des tendances de forte croissance de la consommation des produits de la mer». Selon la même source, «la conquête de ces marchés par les exportateurs marocains est cruciale, en particulier pour les approvisionner en produits issus de l’aquaculture marocaine».

Importations des pays du CCG

L’approvisionnement du marché du CCG en poisson et fruits de mer est diversifié, provenant de plus de 50 pays.

Les principaux fournisseurs, sur la période 2010-2014, ont été la Thaïlande détenant la première position (14% de part de marché), suivie de l’Inde (13%) et du Vietnam (12%), tandis que le Maroc, qui a exporté à travers le monde 13 milliards de dirhams sur la même période, n’a été que le 34ème fournisseur avec 0,3% de part de marché. L’analyse détaillée des importations des pays du Golfe par pays et par principale catégorie de produit importé, sur la période 2010-2014, fait ressortir que les importations des produits halieutiques des pays du CCG se sont caractérisées par la prédominance des poissons frais, réfrigérés ou congelés avec une part de 50%.

La deuxième moitié a été répartie entre les préparations et conserves de poisson (24%) et les crustacés, mollusques et coquillages (24%).

Principales destinations des exportations marocaines des produits halieutiques en valeur (moyenne sur la période 2011-2015)

Structure des exportations marocaines des produits halieutiques en valeur (période 2011-2015)

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Emiratis et Saoudiens grands consommateurs

Les Emirats et l’Arabie Saoudite ont été les deux principaux importateurs de poisson frais de la région (plus de 80% du total importé estimé à 789 millions de dollars) et se sont approvisionnés essentiellement auprès du Vietnam, Oman ainsi que du Yémen.

Le Maroc, quant à lui, est resté absent sur ce marché et ce, sachant que ses exportations en poisson frais ont été estimées à plus de 2 milliards de dirhams en moyenne sur la même période. L’Arabie Saoudite a constitué le premier importateur de conserves de poisson parmi les pays membres du CCG (195 millions de dollars), suivie des Emirats (94 millions de dollars).

Leurs importations ont été composées majoritairement de conserves de thon (respectivement 75% et 90%), ce qui explique la présence marginale du Maroc en tant que fournisseur de conserves de poisson de cette région (part de 2% pour les Emirats et de 1% pour l’Arabie Saoudite).

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Fret, principale contrainte

Le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et les pays membres du CCG reste relativement faible dans plusieurs domaines, une situation qui peut être attribuée en grande partie à l’éloignement géographique, au manque de campagnes d’information pour la promotion des investissements et l’identification des secteurs porteurs pour les deux parties ainsi qu’à l’absence de lignes maritimes directes.

En effet, les opérateurs marocains souffrent d’un fret jugé coûteux, ce qui grève la compétitivité-prix des produits marocains sur ce marché.

La concurrence, notamment des pays asiatiques, représente l’un des sérieux challenges. A titre d’exemple, les principaux fournisseurs pour le marché de conserve de l’Arabie Saoudite sont   l’Indonésie (22% de part de marché) et la Corée du Sud (6%) alors que le marché émirati est dominé par les exportations du Vietnam (9% de part de marché) et les Philippines (7%).

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