Profil : Pour l’amour de Jerada

L’idée de faire un gîte rural dans l’Oriental lui tient beaucoup à cœur. C’est pour cette raison qu’elle s’est présentée, il y a quelques semaines, à Fès pour exposer son projet à la caravane de Challengers 2006. Aujourd’hui, elle figure parmi les six finalistes de ce concours qui lui permettra peut-être de réaliser son rêve. Imane Barhmi croit beaucoup à la réalisation de ce rêve. Elle y pense matin et soir et en parle à tous ceux qu’elle rencontre. C’est une fille vraiment passionnée et prête à aller jusqu’au bout de son projet. Son gîte rural à caractère touristique, dont elle parle avec beaucoup d’assurance, c’est à la ville de Jerada qu’elle le dédie.
« Je suis née à Meknès, j’y ai vécu avec mes parents et j’y ai fait mes études jusqu’au lycée. Cette ville m’a beaucoup donné, mais mes origines sont orientales, c’est pourquoi je tiens beaucoup à réaliser ce projet à Jerada». Cet attachement à ses origines constitue le point fort d’Imane. Puisqu’elle est, comme elle dit, la seule finaliste de Challengers qui « revient vers ses origines ». Elle aurait très bien pu proposer un projet qui servirait sa ville natale, Meknès, mais toutes ses pensées vont à l’Oriental.
«Je suis la plus jeune des candidats et la seule aussi qui revient vers sa région, qui proclame l’amour pour sa région.
Et je crois que c’est ce qui me différencie des autres candidats qui, j’avoue, ont tous de très bonnes idées et une motivation incroyable », déclare-t-elle avec beaucoup de fierté.
Mais au-delà de cet amour qu’elle porte pour sa région, Imane présente un projet unique en son genre.
Certes, l’idée d’un gîte rural existe déjà dans certaines régions du Maroc notamment dans le Sud, mais celle présentée par Imane comporte certaines particularités qui sont pour le moins originales. Elle veut créer un gîte rural à Jerada et lancer des activités tout autour de ce site. Son idée ingénieuse, c’est de faire participer les habitants de la ville à ce projet, en leur donnant la possibilité d’animer des activités ainsi que des formations aux touristes.
Bien sûr, l’ensemble de ces activités se rapportera à la culture, aux coutumes et à l’histoire de Jerada. « Il s’agit d’un projet socio-économique qui permettra le développement de toute une région et de ses habitants. En plus, le tourisme rural, c’est ce qui marche aujourd’hui. C’est un tourisme écologique, vert, durable et très «fashion» en ce moment. Les touristes qui choisissent de passer leurs vacances au Maroc viennent à la recherche de paysages naturels et d’une architecture qui diffère de la leur. » Imane est une grande passionnée de l’architecture rurale marocaine. Elle sait de quoi elle parle, d’autant plus qu’elle est étudiante en dernière année à l’Ecole nationale de l’architecture (ENA), à Rabat.
« L’idée de ce gîte rural m’est venue en tête lorsque j’étais en troisième année. J’avais alors décidé d’en faire mon projet de fin de parcours.
J’avais pensé de me présenter à Challengers lors de sa première édition en 2005, mais mon projet n’était pas encore mûr. Je ne voulais pas brûler les étapes ». Imane a eu raison de patienter. Aujourd’hui, elle est finaliste de Challengers 2006. Elle croit dur comme fer à son gîte rural et espère que le jury et les Marocains fassent de même le samedi prochain, jour de la finale de Challengers.
« Le prix du jury est important pour moi, celui du public l’est encore plus. C’est évident que je veux gagner mais si je n’y arrive pas, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour concrétiser mon projet. J’ai réuni pas mal de documentations et j’ai fait aussi la connaissance de personnes très intéressantes qui pourront m’aider par la suite ». Imane Barhmi est confiante et pleine d’espoir. Elle a tout le soutien de ses parents, de son frère et de ses amis.
Le soutien aussi de toute une région et de ses habitants, parce que sa réussite est aussi celle de la ville de Jerada.