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Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 : Les détails de la convention-cadre signée devant SM le Roi

© D.R

Ce programme sera financé à hauteur de 60% par le Budget général de l’Etat et 39% par les acteurs concernés, particulièrement l’ONEE, le reste dans le cadre du partenariat public-privé.

Le Souverain a présidé, lundi au Palais Royal à Rabat, la cérémonie de signature de la convention-cadre pour la réalisation du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027. Ce programme revêt une grande importance dans la mesure où la croissance économique nationale est dépendante de la pluviométrie. La croissance en 2019 a été impactée par les conditions climatiques défavorables. En effet, selon les derniers chiffres publiés mardi 14 janvier 2020 par le HCP, la croissance économique aurait ralenti à 2,3% en 2019 au lieu de 3% en 2018. Ce nouveau programme va ainsi permettre de garantir la sécurité hydrique et lutter contre les effets des changements climatiques en mobilisant des investissements se chiffrant à 115,4 milliards DH.

Il sera financé à hauteur de 60% par le Budget général de l’Etat et 39% par les acteurs concernés, particulièrement l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), le reste dans le cadre du partenariat public-privé. Ce programme s’articule autour de cinq grands axes. Il s’agit de l’amélioration de l’offre hydrique, notamment par la construction de barrages (61 MMDH), la gestion de la demande et la valorisation de l’eau, notamment dans le secteur agricole (25,1 MMDH), le renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural (26,9 MMDH).

Parmi les deux autres axes majeurs figurent la réutilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation des espaces verts (2,3 MMDH) et la communication et la sensibilisation en vue de renforcer la conscience liée à l’importance de la préservation des ressources en eau et la rationalisation de son utilisation (50 millions DH). Le suivi de l’exécution du programme sera assuré par un comité de pilotage présidé par le chef de gouvernement et composé des ministres de l’intérieur, de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration, de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, de l’énergie, des mines et de l’environnement, ainsi que du directeur général de l’ONEE. Cette opération sera également assurée par une commission technique présidée par le ministre de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, ainsi que par des commissions régionales présidées par les walis.

Construction de 20 grands barrages

Concernant l’amélioration de l’offre hydrique, le programme prévoit la construction de 20 grands barrages d’une capacité de stockage de 5,38 milliards m3 avec une enveloppe budgétaire de 21,91 MMDH. Ces nouveaux barrages permettront de porter la capacité de stockage globale du Maroc à 27,3 milliards m3. Le programme prévoit aussi le renforcement du potentiel national en petits barrages. Rappelons à ce sujet que le Maroc compte actuellement 130 petits barrages. A noter que 20 autres sont en cours de construction. Il a été procédé au recensement de 909 sites sur l’ensemble du territoire national susceptibles à la réalisation de petits barrages et d’autres collinaires. Selon le ministre de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, Abdelkader Amara, ces sites feront l’objet d’études techniques, économiques et environnementales détaillées pour programmer les barrages susceptibles d’être réalisés. Près de 600 millions de dirhams seront alloués annuellement à cette opération.

Généralisation de l’approvisionnement en eau potable dans le rural

Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a souligné que dans le cadre du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation, un programme d’action a été mis en place, composé de trois axes, à savoir le renforcement de l’approvisionnement du monde rural en eau potable, l’économie d’eau potable et la réutilisation des eaux usées traitées. Concernant le premier axe, il vise la généralisation de l’approvisionnement en eau potable dans le milieu rural et la lutte contre la précarité que connaissent certaines régions notamment lors des périodes de sécheresse avec un budget de 26,80 milliard DH.

Seront programmés dans le cadre de cet axe 659 centres avec un coût de 5 milliards DH, ce qui permettra de généraliser le raccordement de tous les centres ruraux, au nombre de 1.273 (1,9 million d’habitants). Des travaux sont aussi programmés au niveau de 7.876 douars avec un coût de 9,68 milliards DH, ce qui permettra la généralisation de l’approvisionnement en eau potable de tous les douars du Royaume. Concernant les zones impactées par les effets de la sécheresse et pour faire face au manque en eau, le ministre a fait savoir que 770 millions DH seront alloués à l’approvisionnement de la population cible via des camions citernes.

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Irrigation : 160.000 agriculteurs bénéficiaires

Le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch, a affirmé en marge de la signature de la convention-cadre que le programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 concernera, dans son volet relatif à l’approvisionnement en eau d’irrigation, une superficie globale de 510.000 ha et bénéficiera à 160.000 agriculteurs.

Ce volet, qui mobilise des investissements de l’ordre de 14,7 MMDH, porte notamment sur la poursuite de la réalisation du programme national d’économie d’eau d’irrigation qui devra mobiliser une enveloppe budgétaire de près de 9,5 MMDH, et vise la conversion des systèmes d’irrigation traditionnels en systèmes d’irrigation goutte-à-goutte, partant en cela des résultats positifs enregistrés par le Plan Maroc Vert, qui a permis de porter à 585.000 ha les superficies équipées en système d’irrigation goutte-à-goutte (100.000 agriculteurs bénéficiaires).

Le ministre a indiqué, à ce propos, qu’il est prévu au titre du nouveau programme l’équipement de 350.000 ha supplémentaires en système d’irrigation goutte-à-goutte.

Il s’agira également, selon le ministre, de la poursuite du projet d’aménagement hydro-agricole pour la sauvegarde de la plaine de Saiss, du projet de développement et de modernisation des petits et moyens périmètres d’irrigation, et le lancement du projet d’aménagement hydroagricole de la région Sud-Est à partir de la plaine du Gharb.

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