La note de cadrage a été envoyée aux ministères et Boussaid a rencontré les parlementaires des deux Chambres jeudi alors qu’une autre rencontre aura lieu mercredi
Modèle économique, compétitivité, investissements et lutte contre les inégalités sociales, ce sont les quatre piliers sur lesquels doit reposer le projet de budget 2017. Le gouvernement passe en effet à la vitesse supérieure dans le projet de budget 2017. Il semble même que les choses soient un peu en retard. Le ministère de tutelle vient ainsi d’inviter tous les départements gouvernementaux à remettre les données et prévisions de budgets pour l’exercice prochain dans les plus brefs délais. L’équipe gouvernementale sous sa configuration actuelle ne sera pas là à l’adoption du prochain budget mais c’est elle qui va tout de même faire l’essentiel du travail. La traditionnelle note de cadrage du chef de gouvernement qui fixe les contours du projet de budget a été dévoilée aux responsables gouvernementaux.
«Les différents ministères ont déjà reçu la note de cadrage du projet de loi de Finances 2017», nous confie une source au cabinet du chef de l’Exécutif. En parallèle, Mohamed Boussaid, ministre de l’économie et des finances, a mis dans la confidence les parlementaires à travers un exposé devant les membres des deux Chambres sur le cadre général du projet de budget de l’année prochaine. La rencontre, organisée jeudi dernier, a réuni les membres des deux commissions parlementaires des finances à la Chambre des représentants ainsi que la Chambre des conseillers. «La première rencontre a été réservée à la présentation faite par le ministre sur le cadre général du projet de budget. Nous allons nous réunir de nouveau avec le ministre mercredi prochain pour débattre cette fois-ci de son exposé», explique un membre de la commission parlementaire permanente des finances et du développement économique à la Chambre des représentants.
Cap sur l’industrialisation
Le gouvernement espère, pour le dernier projet de budget de son mandat, maintenir sur le cap des réformes économiques. L’accent sera, dans ce sens, mis sur l’accompagnement du plan d’accélération industrielle ainsi que la poursuite de l’amélioration du climat des affaires. Des mesures destinées à accompagner le développement des métiers mondiaux du pays sont prévues mais les autres secteurs exportateurs ne seront pas en reste, à savoir le textile, l’agroalimentaire et l’industrie pharmaceutique. La lutte contre les inégalités sociales doit par ailleurs occuper une place importante. Les efforts seront concentrés sur les principaux secteurs sociaux, en l’occurrence l’enseignement et la santé. Le projet de budget devra ainsi accompagner la vision stratégique de la réforme du système éducatif alors qu’il sera question dans la santé de poursuivre l’élargissement de la couverture et l’amélioration de la qualité des prestations médicales. Alors que dans le domaine du BTP en particulier, le secteur de l’immobilier résidentiel commence à donner de sérieux signes d’essoufflement, le gouvernement devrait probablement appuyer à travers des mesures spécifiques le logement social et celui destiné aux classes moyennes. Dans ce sens, le ministère de l’habitat travaille sur un produit social intermédiaire entre les logements déjà commercialisés de 140.000 DH et ceux de 250.000 DH.
L’adoption du budget 2017 au-delà du 1er janvier ?
Le gouvernement actuel déposera le projet de loi de Finances 2017 avant de rendre son tablier à l’issue des prochaines législatives prévues le 7 octobre prochain. Seul bémol, c’est un nouveau gouvernement soutenu par une toute autre majorité parlementaire qui devra poursuivre le travail.
Tout ceci demande du temps, ce qui risque de retarder l’adoption du futur budget au-delà du 1er janvier 2017. En effet, le futur gouvernement pourra toujours retirer la première version déposée par le gouvernement Benkiran comme il pourra se contenter d’apporter quelques retouches.
Légalement, le retard de l’adoption du budget pose un problème puisque le projet de loi doit normalement entrer en vigueur le premier jour du Nouvel An.
Cela dit, la Constitution de 2011 offre une solution puisqu’elle autorise le gouvernement en place à ouvrir les crédits si le PLF n’est pas adopté dans le temps pour une raison ou une autre.
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