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Relève entrepreneuriale: La transmission mieux ancrée par les entreprises familiales

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60% des chefs d’entreprises placent la question de la transmission dans leurs options stratégiques au moment où cette proportion ne dépassait pas les 46% en 2011. La transmission est ainsi une nécessité pour les cédants des entreprises familiales.

Maintenir en vie une entreprise est l’un des plus grands challenges auquel peut être confronté un dirigeant. Plusieurs voies sont ouvertes aux chefs d’entreprises en vue d’assurer la pérennité de leurs activités. Dans ce sens, la transmission se veut l’un des moyens qui garantissent la relève entrepreneuriale. Toutefois, ce transfert devrait se faire dans de meilleures conditions. C’est autour des problématiques de transmission que la Bourse de Casablanca et BDO ont tenu un workshop. Le but étant d’identifier les clés de succès de la relève entrepreneuriale et de cartographier son écosystème. «La question de la succession est un sujet qui nous concerne tous parce qu’il y va de la continuité de l’entreprise et des emplois ainsi que de la pérennité des projets lancés», affirme à cet égard Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca. Cette rencontre a été une occasion pour révéler les résultats de la 3ème édition du baromètre BDO sur la relève entrepreneuriale au Maroc. «Le baromètre de transmission a pour objectif de faire un état des lieux des problématiques de transmission telles que ressenties par les dirigeants et experts locaux marocains», explique Mehdi Essakalli, associé chez le cabinet d’audit, de conseil et d’expertise comptable «BDO».

Principaux résultats du baromètre

Au total, 102 entreprises ont répondu au questionnaire relatif au baromètre. L’étude fait ressortir une bonne intégration du concept de transmission par les entreprises familiales. 60% des chefs d’entreprises placent la question de la transmission dans leurs options stratégiques au moment où cette proportion ne dépassait pas les 46% en 2011. La transmission est ainsi une nécessité pour les cédants des entreprises familiales alors qu’elle reste une opportunité pour les repreneurs. «La succession familiale est privilégiée pour assurer l’avenir de la progéniture et sauvegarder une tradition familiale. Pour les dirigeants des entreprises familiales le successeur est déjà désigné mais ne travaille pas encore au sein de l’entreprise», peut-on relever du baromètre. Ce dernier, réalisé par BDO en partenariat avec la Bourse de Casablanca, Maroc PME et Maroclear, démontre que les cessions sont faites avant tout pour des raisons liées à la conjoncture du secteur d’activité ou pour l’appât d’un bon deal. Ainsi 50% des dirigeant ont évoqué des raisons liées au secteur d’activité alors que 35% ont confirmé la recherche d’un deal financier. 27% sont motivés par des raisons liées à la pérennisation de l’entreprise. Toutefois, 27% des chefs d’entreprises ont cité des raisons personnelles contre 55% ayant confirmé la même chose en 2011. S’agissant des offres de rachat, l’étude démontre qu’elles n’aboutissent pas pour des raisons objectives, à savoir la mauvaise estimation de la valeur de l’entreprise et l’insuffisance de la préparation à la transmission. L’autre raison évoquée est d’ordre affectif, en l’occurrence l’attachement à l’entreprise.
L’étude démontre, en outre, que peu d’entreprises ont d’ores et déjà pensé à la transmission. Se référant aux conclusions du baromètre, «plus d’une entreprise sur 10 déclare avoir opéré des changements d’une transmission». S’agissant du processus de transmission, l’étude de BDO relate un optimisme des dirigeants. Environ 61% des chefs d’entreprises interrogés la jugent facile. Bien que la transition semble facile, des défis restent à relever. Les dirigeants ont fait part de leurs appréhensions et ont relevé dans ce sens les problèmes avec les clients, fournisseurs, banques et créanciers.

Ce que recommandent les experts

Quelques pistes de réflexion ont été identifiées pour initier les entreprises marocaines à une bonne transmission. Il s’agit tout d’abord de multiplier les campagnes de sensibilisation autour de la question. De même, les experts appellent à un suivi systématique de ces campagnes. Ils appellent également à désigner un organisme unique auquel les vendeurs pourront s’adresser pour obtenir des renseignements ou des conseils afin d’assurer la cohérence du message diffusé et l’efficacité des services fournis. L’heure étant de développer des produits de financements publics complémentaires à la banque.

Parmi les recommandations émises, l’exonération de la société cible de l’impôt sur les sociétés pendant les 3 ou 5 premiers exercices. Et au cas où la société est reprise par ses employés, ces derniers devront avoir la possibilité d’être à la fois employés et membres du conseil d’administration. Les experts appellent par ailleurs à une réduction de l’impôt sur les plus-values de cession lorsque le profit revient au cédant ou si la plus-value est réinvestie dans une PME. Il est également recommandé d’instaurer un statut fiscal spécial pour les capitaux privés mobilisés pour la continuité de l’entreprise ou pour l’investissement local.

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