Economie

Résultats macroéconomiques : Un taux d’investissement de 75% en 2016

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Les filières agricoles se sont développées pour atténuer l’impact du recul de la valeur ajoutée agricole. La production oléicole, par exemple a  progressé de 24%, réalisant un record de 1,42 million de tonnes, sous l’effet de l’extension des superficies plantées.

L’économie marocaine a continué de faire preuve de résilience en 2016. En dépit de la difficulté du contexte économique et politique international, le Maroc a réalisé deux records,  notamment en termes de finances publiques. Il s’agit du taux des émissions sur les crédits d’investissement ainsi que des mesures engagées en faveur des entreprises, notamment le remboursement de la TVA. C’est ce qui ressort de l’intervention de Mohamed Boussaid, ministre de l’économie et des finances, lors d’une rencontre tenue, vendredi 27 janvier, à Rabat pour présenter les résultats macroéconomiques de l’exercice 2016. Selon M. Boussaid, le taux d’investissement a atteint en 2016 les 75%, soit une moyenne qui n’a jamais été  réalisée  par le passé. Le ministre a par ailleurs évoqué des remboursements de la TVA de l’ordre de 10,5 milliards de dirhams. D’un point de vue plus global, le ministre a confirmé «la décélération de la croissance et ce sous l’effet d’une baisse très importante de la valeur ajoutée agricole». S’agissant des activités non agricoles, Mohamed Boussaid a indiqué que le Maroc a  continué à enregistrer une orientation positive des activités non agricoles mais pas au niveau souhaité, et ce compte tenu de la faiblesse de la demande extérieure. Lors de sa présentation, Mohamed Boussaid a souligné une baisse «apparente  du taux de chômage». Le ministre explique qu’entre le troisième trimestre de l’année 2015 et le troisième trimestre de 2016, le Maroc a connu une perte nette de 73 mille postes d’emploi. Cette perte résulte,  selon le ministre, de la «création de 30 mille postes d’emploi rémunérés, exclusivement en milieu rural et la destruction de 103 mille postes non rémunérés».

Record de la production oléicole

La croissance a été  impactée par la sécheresse et  par conséquent le recul de la valeur ajoutée agricole de 8%. Une baisse qui se répercute sur la production céréalière ayant atteint 33,5  millions de quintaux au titre de la campagne 2015-2016 contre 115 millions de quintaux la campagne précédente. La baisse de la production céréalière a été compensée par la performance des autres filières. «Cette performance est le résultat du déploiement du Plan Maroc Vert qui a atténué relativement les effets de sécheresse», explique le ministre. Les filières agricoles se sont, ainsi développées pour atténuer l’impact du recul de la valeur ajoutée agricole. La production oléicole, par exemple a  progressé de 24%, réalisant un record de 1,42 million de tonnes, sous l’effet de l’extension des superficies plantées. De même, la production agrumicole a évolué de 7%. L’élevage a affiché une performance oscillant entre 4 et 5%. Le même niveau a été observé en 2016 au niveau de la culture maraîchère. De même, les cultures industrielles sont en hausse de 5%.

Les indicateurs sectoriels ont montré un comportement «relativement bon». Durant les onze premiers mois de 2016, le volume des débarquements en matière de pêche côtière et artisanale a progressé de 11,7% contre une baisse de 1,1% en 2015. L’année a été marquée par une forte augmentation de la production des dérivés de phosphate passant de 1,5 à  20,4% en 2016. La production du phosphate brut a évolué  de 2,8% en 2016 contre un repli de 5,4% en 2015.  Le secteur du BTP mesuré par la vente de ciment a stagné après des années de régression.

Les crédits bancaires alloués à l’immobilier ont progressé de 2,5% en 2016 après avoir  enregistré un taux de 2% en 2015.  Quant au secteur  de l’énergie, une hausse sensible a été enregistrée, soit 3,2% pour la production appelée nette d’électricité en 2016. Le secteur industriel, quant à lui, a connu une stagnation du taux d’utilisation des capacités de production qui se maintient à 66% contre 67% en 2015.

Selon Mohamed Boussaid, «cette situation est due à l’impact important du recul des industries du raffinage». Le volet touristique quant à lui passe au vert avec une légère progression de touristes (0,4%) en 2016 contre -0,7% en 2015. Concernant le secteur des télécommunications, le ministre a évoqué la saturation du secteur. Toutefois, le nombre d’abonnés pour le mobile a régressé de 2,5%. En revanche, internet a affiché une augmentation substantielle de 21,8%. Pour le secteur du transport le trafic aérien a enregistré une légère amélioration de 2,7% contre 1,8% en 2015. Le trafic portuaire  a, pour sa part, augmenté de 6,1% en 2016 contre un recul de 3,4% en 2015.

Nette progression des métiers mondiaux du Maroc

Les métiers mondiaux du Maroc ont amélioré leur positionnement dans la sphère économique. Leurs exportations ont progressé, en 2016, de plus de 9% grâce à l’industrie automobile, l’aéronautique et l’électronique ainsi que le textile et l’agroalimentaire. Dans la même tendance progressive, les recettes de voyages et les transferts des MRE ont continué d’augmenter avec des taux respectifs de 3,5  et de 3,4%.

Le déficit commercial s’est creusé pour sa part de 30 milliards de dirhams dû, selon Mohamed Boussaid à des importations en hausse:  de 8,9 milliards de dirhams des produits alimentaires, de 25,7 milliards de dirhams des biens d’équipement et de plus de 10 milliards de dirhams des biens de consommation. Pour le régime des changes, le ministre de l’économie et des finances a confirmé le maintien du niveau confortable des réserves de changes qui permet de «couvrir 7 mois d’importations de biens et de services et ce malgré le recours limité du Trésor à l’emprunt extérieur». De même, le compte courant de la balance des paiements s’est situé à un niveau soutenable en dépit de l’aggravation de la balance commerciale liée à l’accélération des importations des biens d’équipement et des produits alimentaires.

Leila Ouchagour

(Journaliste stagiaire)

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