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Said Mouhid: «Une baisse qui est difficile à récupérer»

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Entretien avec Said Mouhid, président de l’Observatoire du tourisme

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Pour l’instant l’ensemble de l’activité des croisières est intégré dans des ports commerciaux. Du coup, la qualité de l’infrastructure ne correspond pas au trafic de passagers.

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ALM : Et si vous nous dressiez un état des lieux de l’activité de croisière au Maroc?

Said Mouhid : Il faut dire que 2016 est une année difficile pour la croisière au niveau mondial et particulièrement sur le bassin méditerranéen, suite à la conjoncture sécuritaire et l’instabilité politique que connaissent certains pays voisins. Ceci a impacté le Maroc où l’activité de croisières s’est repliée de 23% par rapport à 2015 aussi bien en arrivées qu’en mouvements des navires. Nous avons reçu en 2016 environ 340.000 croisiéristes et 229 bateaux de croisière. Alors qu’en 2015 nous avons observé l’arrivée de 437.000 croisiéristes, dont 60% est réalisée à Casablanca.

Peut-on dire que ces pertes commencent à s’amortir vu les hausses affichées actuellement au niveau des ports de Casablanca et Agadir?

Malheureusement, cette baisse sera difficile à récupérer sur cette année et même l’année prochaine, et ce compte tenu de la programmation déjà lancée par les compagnies et qui donne une visibilité sur les deux années à venir. Par rapport à la progression de l’activité à Casablanca et Agadir sur les deux premiers mois de l’année, les chiffres restent quand même petits. Citons à titre d’exemple Agadir. Bien que sa progression soit substantielle (52%), la destination n’a gagné que 5.000 clients par rapport aux deux premiers mois de l’année 2016. Il en est de même pour Casablanca. Alors que l’activité de croisière à Tanger s’est inscrite en net repli à fin février, soit une baisse dépassant les  60%.

Selon vous, pourquoi Tanger a-t-elle perdu beaucoup sur ladite période?

Il est utile de souligner que janvier et février sont des mois d’hiver. Ce n’est donc pas la bonne saison pour les croisières au Nord. Les gens préfèrent aller vers le Sud pour rentabiliser leurs escales. Quand un bateau de croisière arrive à Casablanca, Agadir ou Tanger, les touristes à bord viennent explorer les villes avoisinantes. De petites excursions qui leur permettent de retourner vers 19 heures au bateau. Mais durant les premiers mois de l’année, l’ensoleillement n’est pas optimum dans la région,  ce qui pousse  les croisiéristes à se diriger vers des villes où les conditions météorologiques sont plus clémentes. D’où le choix de Casablanca et Agadir.

Quid de l’infrastructure ? Dispose-t-on de  terminaux spécifiques aux croisières?

Pour l’instant l’ensemble de l’activité des croisières est intégré dans des ports commerciaux. Du coup, la qualité de l’infrastructure ne correspond pas au trafic des passagers. Mais il faut rappeler que tout un chantier d’aménagement est engagé au niveau des différents ports du Royaume, notamment à Tanger et Casablanca où bientôt seront ouvertes des infrastructures de croisières à un niveau élevé. Des projets similaires sont également menés à Dakhla et Laâyoune. Une fois prêts, ces terminaux nous permettront de performer au niveau des croisières. On pourrait ainsi faire des ports marocains des «têtes de pont» des vrais ports d’embarquement où l’on peut éventuellement exporter les croisières vers d’autres destinations, chose qu’on est incapable de faire aujourd’hui.

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