Economie

SNECMA au-dessus de toute polémique

ALM : Comment se présente Snecma Maroc ?
Antoine Vosluisant : Snecma Maroc est, selon le terme anglo-saxon, une joint-venture, une société détenue à 51% par Snecma Services en France et 49% par la RAM. Notre mission essentielle est la révision des moteurs d’avions du type CFM 56-3 qui équipent les Boeing 737. Nous sommes une société marocaine localisée à Nouasseur.
Combien de moteurs d’avions entretenez-vous par an ?
Pour l’année 2003, nous avons révisé une vingtaine de moteurs. Ce qui est une bonne année pour une entreprise jeune. Nos activités ont démarré fin 1999. Compte tenu des différentes crises qui ont traversé le secteur du transport aérien depuis quelques années, nous sommes bien positionnés. D’ailleurs nous construisons un nouvel atelier qui sera opérationnel dès cette année (2004).
Donc au niveau bilan, vous n’êtes plus en phase d’investissements?
C’est encore prématuré pour donner les chiffres de 2003.
D’où proviennent vos clients ?
En 2003, nous avons capté 85% du marché africain de révision des moteurs CFM56-3 produits par la société CFMI (Joint-venture entre Snecma et General Electric), mais nos clients sont également européens (République tchèque, Hongrie, Grande-Bretagne…).
L’un des moteurs du Boeing 737 de Flash Airlines qui s’est abîmé en mer a été révisé et réparé dans vos ateliers à Casablanca…
Cet avion a deux moteurs. Effectivement l’un de ces moteurs, un CFM56-3, a été révisé à Snecma Maroc à la fin de 2002. Nous l’avons livré début 2003, précisément à la fin du mois de janvier. Je voudrais néanmoins préciser qu’en l’état actuel des choses, aucun élément ne permet d’incriminer les moteurs dans l’accident que vous évoquez.
Avez-vous reçu des réclamations depuis que vous l’avez livré ?
Le moteur a été livré avec toute la documentation contractuelle nécessaire. Depuis sa livraison , nous n’avons reçu aucune remarque négative. A notre connaissance, le moteur que nous avons révisé n’a présenté aucun problème en exploitation.
Disposez-vous de toutes les certifications nécessaires ?
Bien sûr, c’est une condition sine qua non dans notre métier. Nous avons toutes les certifications requises par nos clients: marocaines, américaines, européennes, égyptiennes…
Snecma Maroc a-t-elle à tous égards les mêmes niveaux de qualité qu’en France ?
Nous possédons les mêmes agréments aéronautiques qu’en France. Nous sommes soumis aux mêmes contrôles pour le maintien de ces agréments qu’en France. Nous sommes ici à Nouasseur dans le site de la Royal Air Maroc, un de nos principaux clients, une compagnie qui dispose d’une excellente réputation dans le monde.
Avec la libéralisation et la déréglementation, votre métier ne devient-il pas à risque ?
La problématique pour nous se pose autrement. Nos clients sont des compagnies aériennes. Ces opérateurs nous connaissent. Nous proposons des services. Nos interventions suivent les règles normalisées, d’origine constructeur ou autorités aéronautiques. Nous cherchons à gagner des parts de marché en répondant aux appels d’offres correspondant à notre capacité technique. Notre activité est appelée à évoluer. Cette année, nous envisageons d’investir pour être en mesure de réviser un nouveau modèle de moteur, le CFM56-7, qui équipe les Boeing 737 dits « de nouvelle génération ».
Est-ce que les révisions de moteurs coûtent moins cher à Snecma Maroc qu’à Snecma France, avec les avantages de la délocalisation ?
La raison de notre présence au Maroc est avant tout d’une autre nature. Notre activité est une activité de service qui gagne à être proche des clients. A ce titre, le Maroc dispose d’une position clé sur le continent africain. C’est la même logique qui explique la présence de Snecma Services dans d’autres pays comme la Belgique ou la Chine. De plus, notre implantation au Maroc a été facilitée par la préexistence au travers de notre partenaire la RAM, de compétences et de moyens industriels modernes en matière de révision de moteurs.
Que fait Snecma à part la révision des CFM-56 ?
Snecma est un groupe qui a deux branches d’activité dont l’une est la propulsion et l’autre concerne les équipements aéronautiques et spatiaux (trains d’atterissage, freins, inverseurs…). La branche propulsion couvre, au travers de plusieurs sociétés spécialisées, des domaines allant des moteurs de quelques grammes de poussée pour orienter les satellites dans l’espace aux gros moteurs des fusées Ariane en passant par les moteurs d’avions civils et militaires.

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