Economie

Solaire, éolien et eau: Les ambitions vertes du Maroc en stratégies

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D’autant plus que le Royaume dispose d’un potentiel particulièrement riche par rapport à d’autres pays. Conscient de cette opportunité, le Maroc s’oriente de plus en plus vers l’exploitation optimale de ce riche potentiel énergétique afin de réduire sa dépendance et assurer sa stabilité.

Le solaire : Rendez-vous en 2020…

En phase avec la tendance internationale, qui, face à une demande énergétique croissante et au défi du réchauffement climatique, place les énergies renouvelables et particulièrement l’énergie solaire au rang des priorités, le Maroc n’est pas en reste. En ce sens, le Royaume a mis en place, en 2009, le «Projet marocain de l’énergie solaire», pour un investissement estimé à 9 milliards de dollars. Ce projet national, ambitieux, mais réaliste, vise la mise en place d’ici 2020 d’une capacité de 2.000 mégawatts. Cette capacité de production représente 38% de la puissance installée à fin 2008 et 14% de la puissance électrique à l’horizon 2020. Aussi, grâce à la mise en valeur du potentiel solaire, le projet contribuera à la réduction de la dépendance énergétique, à la préservation de l’environnement, par la limitation des émissions des gaz à effet de serre et à la lutte contre les changements climatiques. En effet, à terme, il permettra annuellement d’économiser en combustibles 1 million de tonnes équivalent pétrole (TEP) et d’éviter l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2.

L’éolien, un potentiel en début d’exploitation

Dans l’éolien, le Maroc jouit d’un potentiel très important plus particulièrement le long de ses côtes avec des vitesses de vent supérieures à 6.5 m/s et allant jusqu’à 10m/s. Le potentiel technique dépasse certainement les 10.000 MW de capacité installée. Toutefois, ce potentiel est limité principalement par la capacité d’intégration au réseau électrique au moins à moyen terme, soit d’ici 2020. Cette limite peut être atténuée par de nouveaux investissements visant à renforcer le réseau électrique mais les contraintes de maintien de la stabilité du réseau particulièrement en période de faible charge sont une réalité incontournable. Plusieurs pays ont adopté une limite de 20% de la capacité totale installée afin de fixer dans une première étape de développement éolien un objectif réalisable. Le Royaume connaît donc largement son potentiel et les moyens de l’exploiter.

L’eau : Une stratégie en mal d’application…

La stratégie nationale de l’eau a constitué, à son adoption, un tournant décisif dans la politique hydrique du Maroc au vu des changements importants qu’elle a apportés, notamment en ce qui concerne l’institution d’une gouvernance des ressources en eau, l’établissement des bases de leur planification et de leur gestion intégrée ainsi que la mise en place de mécanismes juridiques et financiers pour leur préservation. Cependant l’application n’a pas suivi. A ce titre, dans le cadre de ses travaux relatifs à l’économie verte, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a publié un rapport intitulé «La gouvernance par la gestion intégrée des ressources en eau au Maroc : Levier fondamental de développement durable».

Le CESE y dresse un bilan sans concession sur l’état de mise en œuvre de la stratégie nationale et propose une batterie de mesures pour remédier à la situation. Ainsi, selon le CESE, les institutions chargées de mettre en œuvre la stratégie nationale de l’eau ont une efficacité toute relative. Alors que le ministère délégué chargé de l’eau et le Conseil supérieur de l’eau et du climat (CSEC) ne sont pas de véritables entités de coordination.

De même, le rapport souligne que la Commission interministérielle de l’eau est inactive et les Agences de bassins hydrauliques (ABH) sont peu efficaces par manque d’autonomie et de moyens financiers. De même, le CESE fustige la loi 10-95 sur l’eau, dont il reproche une effectivité brimée par ses textes d’application, qui ne sont plus adaptés aux réalités du secteur.

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