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Stress hydrique : L’urgence de la réutilisation des eaux usées

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La mobilisation autour de l’eau est plus que jamais nécessaire face à une demande croissante pour cette ressource, à la limitation des ressources naturelles, à leur raréfaction sous l’effet du changement climatique.

Une meilleure gestion du potentiel considérable des eaux usées une fois traitées. C’est l’alternative proposée durant la rencontre organisée, mercredi à Rabat, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau. Sous le thème «Réutilisation des eaux usées : pourquoi gaspiller l’eau ?», l’évènement a été organisé en collaboration entre les ministères de l’intérieur, de l’environnement, du tourisme, de l’agriculture, de l’industrie, et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable.

Cet événement s’inscrit dans le cadre de la promotion et du développement de la réutilisation des eaux usées. Charafat Afilal, ministre déléguée chargée de l’eau, a souligné que «les ressources en eau douce au Maroc sont faibles avec un potentiel hydrique évalué à 22 milliards de m3 par an, soit l’équivalent de seulement 650 m3/habitant/an, à la limite du seuil du stress hydrique de 500 m3/habitant/an». Et d’ajouter que le potentiel actuel des eaux usées est évalué à près de 550 Mm3/an, dont 45% sont épurées au niveau des 117 stations d’épuration. Dans ce sens, elle a précisé que «seulement 20% du volume des eaux épurées par an (47,5 millions m3/an) sont réutilisées par le biais de 24 projets réalisés». Alors que le potentiel des eaux usées brute à l’horizon 2030 est estimé à 740 Mm3, soit un taux d’épuration de 90%. A ce titre, la ministre a appelé à un changement du modèle actuel de la gestion des eaux usées en passant du modèle du «traitement et rejet» au modèle «traitement et réutilisation». Et pour cause, le Maroc ambitionne d’arriver à réutiliser à l’horizon 2030 le volume de 325 Mm3 en eaux usées visé par le Plan national de l’eau. En effet, la mobilisation autour de l’eau est plus que jamais nécessaire face à «une demande croissante pour cette ressource, à la limitation des ressources naturelles, à leur raréfaction sous l’effet du changement climatique», précise Charafat Afilal.

Réussir le défi hydrique

L’alternative du potentiel considérable des eaux usées brutes peut constituer pour le Maroc une option dans la gestion de l’eau pour des usages variés tels que l’irrigation et les activités industrielles.

Au niveau législatif, la loi n°36-15 sur les eaux récemment adoptée considère explicitement l’eau usée comme «domaine public hydraulique». De même, un Plan national de réutilisation des eaux usées est en cours de finalisation avec les départements ministériels concernés. Il définit le cadre institutionnel et organisationnel et propose également un schéma financier pour la mise en œuvre des projets de réutilisation. Par ailleurs, la réutilisation des eaux usées pourrait aider à relever de nombreux défis grâce à la mobilisation des sources additionnelles. Cette perspective cible notamment la production alimentaire et de développement industriel et économique du pays. Au cours de cette rencontre la ministre de tutelle a également rappelé que plusieurs conventions de promotion de la réutilisation des eaux usées ont été signées en citant notamment la convention d’arrosage du Golf Royal Dar Essalam à Rabat, du Golf Bahia Beach de Bouznika, la convention pour l’arrosage des golfs et espaces verts des villes de Tétouan, M’diq, Fnideq, Martil et Tanger et la convention pour l’irrigation de la ceinture verte de la ville de Zagora.

Au cours de cette journée, la question de la raréfaction de l’eau au niveau mondial a également été soulevée. Ainsi, la demande mondiale d’eau devrait progresser de 50% d’ici à 2030 et plus de 80% des eaux usées générées par les activités humaines dans les quatre coins du globe retournent dans l’écosystème sans avoir été traitées ou réutilisées. Autant de ressources gaspillées qui offrent des possibilités considérables d’exploitation.

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