La Banque nationale suisse (BNS) a décidé de maintenir ses taux inchangés à 0,25%, en raison de la vigueur du franc et du ralentissement de la conjoncture mondiale, annonce l’institution dans un communiqué rendu public vendredi à Genève. La BNS précise que l’économie suisse va au-devant d’un «net fléchissement de la croissance», qui justifie le maintien des taux d’intérêt à leurs niveaux historiquement bas actuels. Les experts ne tablaient certes pas sur une hausse du taux de référence, le Libor (à 0,25 % depuis mars 2009), car elle aurait poussé le franc encore plus haut face à l’euro, ce qui ralentirait les exportations helvétiques vers l’Union européenne, principal partenaire économique de la Suisse. Pour Andreas Hoefert, chef économiste chez l’Union de banques suisses (UBS), la BNS «se soucie avant tout des changes. A 1,30 franc l’euro, voire au-dessous, nous nous retrouvons dans des territoires où les exportateurs commencent à avoir beaucoup de peine». Si l’institut d’émission ne dresse pas un tableau aussi clair en revoyant simplement à la baisse ses attentes de croissance pour les Etats-Unis et les marchés émergents, il reconnaît que le plus fort de la reprise est désormais passé. Concrètement, la BNS estime que la croissance atteindra certes 2,5 % cette année, contre 2 % attendus jusqu’ici, mais uniquement grâce à une révision à la hausse de l’évolution conjoncturelle au premier semestre. Quant au secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), il revoit à la hausse ses estimations pour cette année à 2,7 % (1,8 % attendu jusqu’ici) et prévoit un fléchissement à 1,2 % en 2011, contre 1,6 % attendu jusqu’ici.