Economie

Tadla-Azilal à l heure de l agrobusiness

© D.R

La région de Tadla-Azilal entre en «guerre» commerciale. Une véritable émulation se crée insufflant du modernisme dans l’activité agricole de la région. Le but étant de désenclaver ce noyau agricole, de mettre en valeur son patrimoine et surtout d’être en phase avec le processus de la régionalisation avancée. Le potentiel agricole de Tadla-Azilal se veut riche et large, or il manque toujours de moyens logistiques pour drainer davantage de valeur ajoutée. 

Le principal handicap qui se pose est la transformation. Simple constat, 95% de la production de la région sont transformés et commercialisés ailleurs, notamment au niveau d’Agadir et de Casablanca. Une vision stratégique et opérationnelle est en cours d’élaboration accompagnant, en parallèle, les dispositifs du Plan Maroc Vert, notamment en termes d’agriculture solidaire. 

La feuille de route qui sera tracée se focalisera particulièrement sur l’aval afin de promouvoir la richesse locale et de l’exporter notamment aux marchés européen, arabe et africain. «Nous comptons en perspective développer l’aval de façon moderne et ce à travers le ciblage d’une nouvelle industrie agroalimentaire ainsi que de mettre en place un agrobusiness à forte valeur ajoutée dont les retombées seront plus visibles au niveau de l’emploi, de l’investissement et la création de richesse», souligne dans ce sens Abderrahim Chatbi, éleveur industriel et président de l’Association des producteurs de viandes rouges et de la Confédération agricole régionale de Tadla-Azilal. 

La spécialisation est le cheval de bataille des agriculteurs et producteurs tadlaouis. «L’activité agricole de la région reste toujours dans un encadrement primaire. Notre stratégie mise sur la modernisation de nos filières et le regroupement des producteurs afin de constituer un lobby assez intéressant pour pouvoir miser sur d’autres produits de la région», explique M. Chatbi . 

Un premier pas a été fait dans ce sens, et ce en accordant à la région son propre Salon international de l’élevage. Pour un budget global de 5 milliards de dirhams, une fenêtre a été ouverte pour mettre en avant la filière animale dans toutes ses composantes. Prochaine étape à franchir est la création d’une centrale d’achat agricole où l’agriculteur puisse s’approvisionner en toute sécurité à longueur d’année. «A travers cette démarche nous pourrons influencer le pouvoir d’achat et mettre à la disposition du fellah une large gamme qui, dans le futur, rentabilisera son rendement», relève-t-on d’Abderrahim Chatbi.

La labellisation du produit local est également un défi prioritaire pour les agriculteurs de la région. «Nous devrons travailler de façon appliquée sur ce volet. Nos miels, caprins, olives , pommes et autres méritent d’avoir leur appellation d’origine contrôlée», soulignent des responsables. Dans un futur proche, la région de Tadla-Azilal comptera environ 18 millions de consommateurs. Un axe autoroutier est en cours d’achèvement, en parallèle au grand aérodrome de la région. En outre, un agropole sera prochainement construit au moment où un complexe d’abattage intégré verra bientôt le jour. Hormis ces atouts, le positionnement de la région sur le marché africain est quasi dérisoire. L’ambition y est. 

Les agriculteurs de cette région du Maroc sont confiants en leurs outils. Ils se déclarent aptes à pénétrer les grands marchés et faire de Tadla-Azilal un véritable fournisseur de service sur les plans régional, africain, européen et arabe.

Agropole de Beni Mellal : 

3 milliards de dirhams pour la promotion de l’industrie agroalimentaire

Sur une superficie de 244 hectares, l’agropole de Beni Mellal sera le premier espace compétitif de la région. Cette plate-forme s’articulera autour de six pôles complémentaires, à savoir l’industrie, le commerce, l’innovation, la formation et le réseautage, la logistique et les services. Un impact économique colossal est prévu dans la région. La finalité est de consolider la spécialité agroalimentaire de Tadla-Azilal, en attirant les ressources, les investissements et les compétences nécessaires à son développement. Les prévisions en termes d’investissement s’élèvent à environ 580 millions de dirhams pour l’aménagement du site. De même,  2,5 à 3 milliards de dirhams seront alloués aux investissements industriels permettant à terme de générer 4.640 emplois à temps plein. Les recettes fiscales liées aux aménagements et constructions s’élèveront, pour leur part, à près de 516 millions de dirhams de TVA pour l’opération d’aménagement et 41,5 millions de dirhams de taxe sur les opérations de lotissement et de construction.

Une unité intégrée dédiée à la production de la viande rouge

Beni Mellal s’apprête à accueillir prochainement le premier centre d’engraissement et de production de viande rouge. Il s’agit d’une unité intégrée à laquelle a été consacré un budget de 174 millions de dirhams. Etalé sur une superficie de 13 hectares, ce projet garantira une production annuelle de 5.480 tonnes de viandes rouges. Le centre est également doté d’une unité d’engraissement d’une capacité de 120.000 têtes ovines et 85.000 têtes bovines ainsi qu’une unité de production d’aliments pour bétail  d’une capacité de production de 100 tonnes par jour. Les retombées sont indéniables. Le projet permettra aux éleveurs issus de Tadla-Azilal de réaliser un chiffre d’affaires annuel de 182 millions de dirhams, soit un apport annuel en taxe d’abattage de l’ordre de 1,18 milliard de dirhams. Le centre bénéficierait, par ailleurs, à 7.000 éleveurs et contribuerait à l’augmentation de l’effectif des vaches laitières à 30.000 têtes d’où une production laitière annuelle de l’ordre de 200 millions de litres.

Le transport, gage de développement dans la région

Deux projets d’infrastructures contribueront massivement à l’essor économique de la région de Tadla-Azilal. Il s’agit en effet d’un axe autoroutier ainsi qu’un aérodrome à Beni Mellal. Ces deux projets permettront de désenclaver la région et de cibler un grand nombre de consommateurs nationaux. Le projet de l’autoroute est sur les rails. Pour un financement de 6,5 milliards de dirhams,  cet axe autoroutier est subdivisé en cinq tronçons reliant Beni Mellal à Kasba Tadla, Kasba Tadla à Oued Zem, Oued Zem à Khouribga, Khouribga à Ben Ahmed, et Ben Ahmed à Berrechid. Si les travaux de l’autoroute tardent à s’achever, l’aéroport, quant à lui, ouvrira ses portes au plus tard vers la fin de l’année. Pour accueillir dans un premier temps près de 200.000 voyageurs par an.

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