Le Maroc sera doté d’un observatoire sur l’intelligence économique et la veille stratégique. Cette surprenante nouvelle émane du ministre des Affaires générales du gouvernement, Rachid Talbi Alami, lors de la dernière rencontre internationale sur « Intelligence économique et veille stratégique : défis et stratégies pour les économies émergentes « , qui s’est tenue le week-end dernier à Tétouan. Selon le communiqué relatif à cette création, l’objectif de ce centre sera » de promouvoir les recherches-actions dans les domaines de l’intelligence technologique et stratégique à l’échelle des différents disciplines et secteurs d’activités et en partenariat avec les opérateurs publics et privés, les collectivités locales, les départements ministériels et institutions régionales et internationales opérant ou ayant compétence dans ces domaines « . Le même document précise que cet observatoire visera à contribuer à la mise en place de filières de formation liées aux besoins nouveaux des opérateurs publics et privés, (…) actives en la matière et à promouvoir des recherches partagées dans ce domaine avec les observatoires et les centres de recherche au Maroc et à l’étranger.
Concernant les domaines d’intervention de l’observatoire, le texte précise que les principaux axes de recherches-actions s’articuleront autour de l’évaluation de l’état de la recherche dans les domaines de l’intelligence et de la veille stratégique. L’analyse et l’évaluation des stratégies menées dans ces domaines au plan international mais aussi les recherches dans plusieurs domaines tels que l’agrobiologie, l’espace, les énergies renouvelables, la nanotechnologie, l’eau, la prospective et la gestion des aléas et des risques. Cet observatoire disposera en outre d’un réseau de partenaires nationaux et internationaux, composé principalement de départements ministériels, d’universités et de centres de recherches nationaux et internationaux.
Pour le moment, ni la date ni le lieu qui devrait abriter cet observatoire n’ont été fixés. M. El Alami a tenu à préciser que la signature de la convention portant création de cet observatoire national » sera faite après accord du Souverain qui décidera de la date de la signature de cette convention et de la ville qui abritera cet observatoire « . Si l’initiative de la création de ce centre est louable, une remarque s’impose cependant. En effet, l’intelligence économique est un concept qui remonte au début des années 90.
L’expression désigne plus précisément les techniques du renseignement économique qui s’articule essentiellement sur la maîtrise de l’information comme moteur de compétition économique. Aujourd’hui, le concept représente un véritable marché dans lequel rivalise différents cabinets d’études et autres centres de recherches, où les méthodes de collecte d’information ne sont pas toujours nécessairement conventionnelles.
L’observatoire marocain va-t-il prendre en considération cet aspect ? Comme l’a précisé M. El Alami à Tétouan, cet outil devra faciliter l’accès à une information pertinente et précise. Il a fait état, à ce propos, d’une difficulté à laquelle font face les économies émergentes, « à savoir concilier la nécessité de comprendre, de suivre et d’assimiler toutes les nouvelles approches économiques et rattraper les retards de développement ». On comprend mieux.