Economie

Tanger : le rendez-vous de la croissance en 2007

© D.R

Une fois à Tanger et sa région, le visiteur ne peut rester indifférent au nouvel esprit qui y règne. La région sort, petit à petit, de sa torpeur et retrouve son attractivité d’antan. Le Nord ne fait, décidément, plus peur. Le travail entrepris sous l’égide de l’ex-wali de la région, Mohamed Halab, donne ses fruits. La forte dynamique enclenchée par l’ex-wali et son entourage a défriché le terrain face à la relance des investissements dans la région.
En témoignent les chiffres enregistrés par le Centre Régional d’Investissement (CRI) de Tanger- Tétouan. Après plus de deux années d’existence, plus exactement le 8 octobre 2002, l’équipe dirigée par Mohamed Yacoubi, avant sa nomination par SM le Roi comme gouverneur de Midyek-F’nidek, a enregistré une montée en puissance exponentielle du rythme des investissements. L’indicateur plus réel de l’attractivité de la région Tanger-Tétouan reste assurément l’augmentation du montant d’investissement qui se chiffre à 30 milliards DH ayant transité par le CRI. En 2005, le taux de création des entreprises est encore plus important. Il se situe à  400% par rapport à la même période de l’année dernière. Mieux encore, le mois dernier, la création d’entreprises est de plus de 75%  au niveau de Tanger. Cette évolution, si elle renseigne sur l’attractivité réelle de la région, n’en témoigne pas moins de la spécificité locale.
Plusieurs projets d’envergure arrivent à terme en 2007. Ainsi, l’exploitation effective de plusieurs projets structurants est attendue. En tête, le port Tanger-Med, un investissement géant et une réalisation-phare que le Maroc n’ait jamais engagé. Au 30 avril dernier, le port est à plus de 53% de réalisation.
En 2007, les premiers quais d’exploitation concédés seront opérationnels ainsi que les infrastructures connexes. Aussi, en cette date, la ville de Tanger aura sa station de traitement des eaux usées, un modèle du genre unique de l’Afrique. Autre projet phare, des chantiers touristiques dont les principaux noyaux sont le projet Ghandouri ainsi que Tanger City Center.  Toutefois, une fois en contact direct avec les différents opérateurs, un consensus en matière de conduite de projets est à relever. Pour la première fois, une certaine cohérence entre les différents chantiers est évidente. « L’harmonisation de la gestion des projets n’est pas fortuite. La réflexion de mise en cohérence est la résultante de la réelle volonté de faire de la région une locomotive du développement du Maroc», tenait à souligner Mohamed Yacoubi tout en précisant, avec le langage bien propre à son corps de métiers d’ingénieurs, «La mise en cohérence a débuté avec le transfert du port Tanger-Med de la façade atlantique à la Méditerranée.
Depuis cette date, l’ancrage à l’Europe est plus réel. La proximité est devenue non pas métrique mais horaire ». Ce port, à 30 min d’Algésiras, grâce aux infrastructures programmés, est de nature à permettre aux deux rives de mieux communiquer et de se parler à travers un projet commun. C’est pourquoi, du côté sud de la Méditerranée, un ensemble d’infrastructures, engagées en parallèle, s’impose. De la voie rapide entre Tanger-Tétouan, en passant par la voie ferrée, l’impact économique sur la région permettra le transfert de l’activité actuelle vers ce port.
Plus étonnant encore, les synergies entre les autorités locales et les différentes autorités élues au niveau de l’ensemble du territoire ont été fédérées. Une meilleure esquisse de la région de demain en a résulté. Ainsi, une vision concertée a été mise sur pied par les différentes parties prenantes autour du CRI Tanger-Tétouan : Le conseil de la ville, le conseil de la région, l’Agence urbaine de Tanger, le Holding Al Omrane, la Société nationale d’aménagement de la Baie de Tanger et bien d’autres acteurs.   
Sur le plan urbain, afin de mieux accompagner les flux gérés par l’intense activité économique dégagée, trois nouvelles villes seront créées. « La ville changera de vocation. L’extension statique de la ville de Tanger cèdera la place à une aération sans extension d’infrastructures internes », estime le directeur de l’AUT, Khalid Alami Chentoufi. Le port actuel deviendra ainsi un port de plaisance et de croisière. Le tourisme d’affaire aura sa place avec le Tanger City Center, alors que l’approche nouvelle en matière de tourisme balnéaire s’articule autour des projets  Ghandouri, le nouveau lac jusqu’à Malabata.
Afin de mieux contrôler sa croissance, la région de Tanger a mis en place des garde-fous. Ainsi, le schéma directeur, encours actuellement, ne fait plus de place aux constructions anarchiques.  «Pour mieux faire face à la surenchère et à la spéculation, nous avons retenu un concept simple : le grand terrain est désormais viabilisé par l’aménageur pour mieux maîtriser les prix», précise Rachid Sefyani, directeur régional d’Al Omrane. Selon cette logique, les zones industrielles ont été ouvertes à la location pour1DH m2/an, le prix du foncier touristique est entre 2000 et 2500 DH m2 TCC, alors que la zone Ghandouri, le prix du m2 pour un hôtel est de  625 DH.
Ainsi, toute flambée a été évitée. Côté industriel, les zones industrielles suivront un couloir le long de l’autoroute et les zones au croisement avec la double voie Tanger-Tétouan.
Les différents chantiers de développement ouverts à Tanger préfigurent certainement la région de demain au point que certains opérateurs casablancais craignent une translation du rythme des affaires vers le nord. Mais les opérateurs du nord sont unanimes que Tanger décongestionnerait Casablanca. Driss Benhima, directeur de l’Agence du Nord, parle même de port Casa-Med au lieu de Tanger Med. Ainsi, à 3 h de Casablanca Tanger viendrait au secours de Casablanca.

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