Economie

Toilettage du marché des capitaux

© D.R

Désormais si une société est radiée de la cote, elle aura l’obligation de déposer une offre publique de retrait. La mesure qui figure parmi la série de projets de lois présentés, mardi,  par le ministre des Finances, à la commission des Finances de la Chambre des représentants est une réponse en fait aux sollicitations de nombreux acteurs du marché financier, en particulier aux petits porteurs. Ces derniers avaient perdu des millions de dirhams suite au retrait de la BNDE, valeur introduite aux environs de 400 dirhams, retirée aux alentours de 50 dirhams. Et pour sonner le tocsin, les petits porteurs qui étaient exclus de l’augmentation de capital qui s’en est suivie n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer. D’énormes pertes ont été enregistrées suite au retrait de Crédor et de Longometal.
Aujourd’hui, les règles du jeu ont changé comme le souligne-t-on au CDVM.
«Obliger les sociétés à organiser une offre publique de retrait dans les règles de l’art, avec une note d’information, un prix déterminé est une protection importante pour les petits porteurs».
Les modifications aux lois régissant le marché des capitaux vont en général dans le sens d’une grande protection de l’épargne. Jusque-là, l’obligation de publier des comptes certifiés s’appliquaient aux sociétés cotées dans le premier compartiment. Les émetteurs d’obligations devront aussi publier leurs comptes. La réforme s’attaque aussi à la notion du  «secret professionnel». Concrètement, des entreprises exerçant dans certains domaines soumis au secret professionnel ne pourront plus opposer aux sollicitations du CDVM pour, par exemple, obtenir plus d’informations, le sceau du secret professionnel. Autre modification à souligner, le fait qu’à partir du moment où une entreprise est introduite, les règles concerneront la totalité du capital et non seulement la part introduite. La législation qui stipulait que toutes les transactions des sociétés cotées passent par la Bourse de Casablanca, exceptées les titres cotés dans d’autres marchés (cas d’IAM), apporte aussi une clarification à ce sujet.
De 2004 à fin octobre 2005, la capitalisation de la bourse de Casablanca a bondi de 206,52 milliards de dirhams à 384 milliards de dirhams. La place Casablanca couvre désormais l’équivalent de 76% du Produit intérieur brut (PIB) contre seulement 46,5% à fin 2004. Quant au volume des transactions, il est passé de 71,7 milliards de dirhams à 110 milliards. La croissance de l’indice général de la Bourse (MASI) est passée de 14,67% à 52,2%.
 

Des règles qui défavorisent les petits épargnants

Sur les dernières actions introduites (cas de Colorado, Fennié Brossette), ceux qui ont donné des ordres de souscription de 400 000 dirhams se sont retrouvés au final avec 7000 dirhams. En gros, si on ne dispose pas des millions, on  a de moins en moins de chances de faire fortune en Bourse.
Les sociétés  de Bourse qui connaissent bien la donne font jouer l’effet de levier, accordant aux souscripteurs jusqu’à 60% des crédits pour investir. Cela moyennant un frais de dossier de 360 dirhams. La règle permet aux entreprises introduites d’annoncer des taux de souscription élevés. Dernièrement, le CDVM a mis le holà dans cette vague spéculative, en recommandant aux acteurs de faire observer aux souscripteurs une certaine garantie (50%). Reste que c’est toujours à l’initiateur de fixer les règles du jeu.

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