Economie

Tourisme, Kounouz Biladi : Une campagne tardive

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La phase estivale de l’activité touristique est née sous une mauvaise étoile. Et les faits qui se sont penchés sur son berceau sont si contrariants que beaucoup prévoient qu’elle sera plus mauvaise que ne le laissait présager la mauvaise conjoncture internationale. Au départ : une histoire de timing. En tombant à seulement quelques semaines du mois de Ramadan, les grandes vacances ont  raccourci le temps des loisirs. Si donc elles ne se réalisent pas dans les prochains jours, elles ne se feront probablement pas au titre de cette année, les Marocains se sédentarisant à domicile durant le mois de jeûne et ne sont pas particulièrement attirés par le voyage en automne. Conséquence logique: Kounouz Biladi, la campagne promotionnelle que le ministère et la fédération des professionnels du tourisme s’essayent à institutionnaliser, depuis 2003, ne s’écartera probablement pas de la ligne d’insuccès qu’elle a subi jusqu’à présent. De plus, la promotion du produit n’a pas encore commencé et même le site qui donne la liste des participants n’est pas prêt.  Pourtant l’enjeu est de taille. De l’avis même du ministère, «le tourisme domestique est l’un des piliers de l’activité». Mieux encore, en cette période où le voyage, l’hébergement, la restauration et les loisirs se ressentent des effets de la contraction de la demande extérieure, il reste même le seul moyen de maintenir la tête hors de l’eau. Les statistiques de l’année écoulée l’établissent clairement : Si le tourisme réalise bon an, mal an environ 10% du PIB, 26% des nuitées y sont le fait des Nationaux qui pour ce faire, dépensent quelque 23 milliards DH.
De plus, selon certaines sources, 300.000 Nationaux auraient décidé de passer leurs vacances en Espagne. Plus réactifs que les professionnels locaux, des démarcheurs espagnols auraient mené campagne dans certaines villes marocaines dès le mois de mai avec dans leur catalogue des offres de meilleure qualité et à moindre prix que celles proposées par les opérateurs du cru pour lesquels, bien souvent, le tourisme domestique n’est qu’un pis-aller. Résultat : 3,6 milliards DH vont ainsi filer au nez et à la barbe des hôteliers et des restaurateurs marocains. Comme la balance des recettes du voyage penche déjà sérieusement du mauvais côté …
Voilà pour ce qui est du changeant et de la conjoncture, qu’en est-il du constant ? Bien des experts considèrent que l’offre locale  ne peut ratisser plus si elle ne s’adapte pas à la demande spécifique locale. Non pas qu’il faille réaliser des investissements additionnels de taille pour la rendre plus conforme, précisent-ils, mais il faut simplement apporter quelques retouches au produit final existant.
Outre qu’elle privilégie, en règle générale, les bas prix, cette demande est le fait des familles plus fréquemment que celui des couples.
Cela change les conditions d’hébergement et de loisirs proposées à la clientèle. La formule est si facilement réalisable que des hôteliers s’y sont essayés avec succès dans le Sud. Mais sans vraiment faire grande école tant le haut standing dans lequel s’est engagée une grande majorité des opérateurs reste l’idéal.

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