L’augmentation du nombre de victimes d’accidents d’avions de tourisme depuis le début de l’année a relancé le débat sur la sécurité dans l’aviation générale, alors que la France souffre en la matière de la comparaison avec ses voisins européens.
Selon un décompte établi par l’AFP, le bilan pour 2006 dépasserait déjà la trentaine de victimes, soit l’équivalent du total enregistré pour toute l’année 2005 qui faisait état de 33 décès dans l’aviation de tourisme à moteur.
«Même s’il semble que les chiffres sont en hausse sur les six premiers mois de l’année, on ne peut pas parler de dérive statistique», nuance un responsable de la direction générale de l’aviation civile (DGAC), parlant sous couvert de l’anonymat.
«Il suffit d’un ou deux accidents graves pour augmenter le total de manière significative. Nous attendons la fin de la saison pour tirer des conclusions», ajoute-t-il.
Mais ces dernières années, le nombre de victimes d’accidents ne diminue plus. «Il n’y a plus d’amélioration continue comme dans l’aviation commerciale», admet le responsable. «Les comparaisons que l’on peut faire avec les autres pays européens montrent qu’il est possible de faire mieux et que la France présente peut-être une sorte de spécificité en la matière», selon lui.
Un constat nuancé par le président de la Fédération française aéronautique (FFA) Jean-Claude Roussel, qui fait référence au nombre élevé de pilotes en France, estimé entre 150.000 et 180.000. «La France se caractérise par un développement extrême de l’aviation de loisir, unique au monde hors Etats-Unis. Il est donc difficile de faire des comparaisons», dit-il.