Economie

Tourisme : Le match Maroc-Tunisie à Berlin

© D.R

Le Maghreb était bien présent durant le Salon ITB de Berlin, aux côtés de 184 pays et régions touristiques. De l’Algérie, encore novice dans le secteur, avec un stand aux couleurs vertes et blanches, trop excentrées sur un bout de couloir pour faire poids, en passant par la Tunisie et le Maroc, deux destinations logées côte à côte comme pour mieux aviver la concurrence.  Entre ces deux voisins, les rôles étaient inversés. Réputé pour développer un produit à dominance balnéaire, la Tunisie a plutôt communiqué sur le culturel, le golf et la thalassothérapie. Pour sa part, le Maroc, avec un stand assez ouvert comme une plage, du sable blanc et fin et un spot lumineux de couleur bleue  censée représenter la mer, affichait le parti pris pour le tourisme balnéaire. Laquelle de ces deux stratégies a triomphé ?  Il faut dire, comme l’a précisé un exposant de Marrakech, 17 ans de participation à l’ITB à son actif, que «les deux pays ne partaient pas sur le même pied d’égalité ».
La Tunisie reçoit environ 450.000 allemands. Le Maroc qui en attirait  jusqu’à 200.000 au début de cette décennie, n’en compte plus que 80.000. En quatre ans, les deux tiers des arrivées allemandes ont fondu comme neige au soleil. Satisfait de la croissance de 2% sur les arrivées en 2005 , 10% pour les nuitées, le ministre du Tourisme, Adil Douiri, espère arriver à 15% à la fin de cette année.
Venu en Allemagne «pour faire le suivi avec les TO » comme  il l’a  précisé lui-même, le ministre marocain n’a pas été trop médiatisé. Choix du pragmatisme ? Ce n’est pas le cas de son homologue tunisien, Tijani Haddad, qui a axé  son séjour à Berlin sur l’institutionnel.
À la prime, une séance de travail avec Susanne Kastner, vice-présidente du Parlement allemand et de l’Association allemande du tourisme, Ernest Hinsken, députée et chargée du tourisme au gouvernement fédéral allemand et Marlene Mortler, présidente de la Commission du tourisme au Parlement allemand. L’objectif étant de renforcer les relations économiques entre les deux pays.
Par la suite, le ministre tunisien a rencontré les responsables du TUI, de LTU Touristic et Aviatour, un tour-opérateur tunisien basé en Allemagne. Point d’orgue de ces réunions, la poignée de main clôturant une longue entrevue entre le ministre tunisien et  Klaus Laepple, le tout-puissant président de la Fédération allemande des tour-opérateurs. Un lobbying payant, puisque cette haute instance tiendra son prochain conseil exécutif à Tunis.
Une opération similaire a été entreprise par Adil Douiri, qui mise énormément sur les tour-opérateurs moyens. Des  rencontres étaient d’ailleurs programmées le vendredi.
À l’image des stratégies des deux ministres, différentes, l’ambiance au niveau des deux stands était aussi différente. Beaucoup d’animation chez les Tunisiens, sobriété chez les Marocains qui se sont rattrapés à la fin avec une troupe de Gnawa (qui aura joué un grand rôle dans la distinction du Maroc). Organisé le jeudi à la mi-journée, le défilé de mode caftan fut aussi un succès.
Chez les Tunisiens, pas de défilés, mais juste une conférence de presse donnée par le ministre, en présence de nombreux journalistes. Le responsable en a profité pour appeler les TO à pratiquer des tarifs équitables.
De même, la plupart des brochures tunisiennes étaient rédigées pour la circonstance en allemand. Chez la plupart des exposants marocains, les dépliants étaient déclinés dans la langue de Molière. Côté audience, une soixantaine de professionnels marocains ont officiellement fait le déplacement. En face, chez les Tunisiens, il y avait cent quatre-vingt professionnels mobilisés comme à l’armée dans un stand où les espaces réservés aux contacts professionnels et à l’animation avaient la part belle.
Au final, le bilan de ce Salon sera jugé sans doute sur le nombre et la qualité des contacts. Dans ce cadre, la Royal Air Maroc a réussi définitivement à convaincre Thomas Cook à transférer son portefeuille clients sur  Atlas Blue. Dès le 2 mai, la filiale de la RAM opérera entre Agadir et des villes comme Cologne, Hambourg et Berlin, précise Charki Morsli, représentant de la RAM à Berlin. Par contre, un obstacle reste à résoudre pour amener les TO moyens à la table de signature : il s’agit, comme l’a souligné le ministre, de la faiblesse de la capacité à Agadir. Touche finale de ce salon, le Maroc s’est vu attribuer le Prix du meilleur stand dans la zone Afrique. En fait, devant la Tunisie, le Kenya, la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Botswana, le Mali et le Niger.

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