Economie

Tourisme rural : Le parent pauvre

Au Nord comme au Sud, à l’Oust comme à l’Est, le Maroc est un pays qui regorge de zones rurales d’une beauté époustouflante, d’une nature généreuse en paysages, mais d’un niveau de croissance économique honteux. Ceci alors que les moyens pour hisser ces régions ne manquent pas. Parmi ces moyens le tourisme rural.
Un moyen de garantir des opportunités d’emploi, dans un milieu rural qui en perd 55.000 par année, pour stabiliser l’exode rural et le maintien des habitants, notamment les jeunes. Un moyen également de valoriser les cultures et les traditions locales des populations et de protéger l’environnement. Mais alors que ce créneau connaît sous d’autres cieux un développement considérable, son décollage tarde toujours à venir au Maroc.
Près de 25% des touristes européens partent dans des sites écologiques. Mais contre 20.000 lits dont dispose la ville de Marrakech, la capacité d’accueil des unités situées dans la région rurale de la ville ne dépasse guère 200, soit 1% de la capacité totale.
Dans ses nouveaux et différents axes prioritaires de croissance économique, le Maroc a mis en avant le développement de son tourisme rural. Nouvelle forme du tourisme, plus interactive et plus authentique, le développement d’un tourisme rural offre des découvertes innovantes en connivence avec la population locale. Mais l’offre reste en deçà des espérances. Les possibilités d’hébergement ou de restauration, à part dans quelques régions du Nord, sont rares.
Le Maroc a certes une stratégie pour son tourisme : une vision à 2010, un échéancier d’actions à entreprendre, un accord cadre d’application. Pourtant des questions sont posées sur sa politique en matière de tourisme, sur sa nature décentralisée, déconcentrée. La crainte d’être face à un développement imposé plutôt que maîtrisé se fait de plus en plus sentir.
Le secteur du tourisme rural au Maroc reste un secteur nouveau, complexe et qui se cherche. Certaines administrations ne semblent pas suffisamment impliquées dans le développement rural.
Les pouvoirs publics, en dépit des efforts fournis, doivent définir des axes de développement pour que des formations adaptées soient mises en oeuvre. Les infrastructures de base: électrification, pistes pour accéder aux sites… Des investissements que l’Etat devrait prendre en charge mais qui tardent à venir et les sites ne sont toujours pas valorisés. Les initiatives prises sont prometteuses, notamment quand des projets en partenariats avec des opérateurs européens, voient le jour, mais elle restent sporadiques et disparates. En attendant l’élaboration d’une politique qui puisse empêcher que le tourisme ne se fane, avant même d’avoir fleuri.

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