Economie

Transport : Grogne en vue dans les ports

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La rencontre tenue le vendredi 14 juillet 2006 entre le ministre de l’Equipement, le secrétaire général du ministère des Transports et les sept syndicats
représentatifs dans les ports a buté sur un désaccord : le statut des pilotes. Soutenus par l’UGTM, section qui fédère les 600 cadres de l’ODEP, les pilotes encore régis par le secteur public en appellent désormais à un débrayage de deux jours, à partir du jeudi 20 juillet 2006. Les  raisons sont claires, explique Naji Najim, secrétaire général des cadres supérieurs de l’ODEP. «Nous avons eu une réunion avec le secrétaire général du ministère des Transports, en présence du directeur de la marine marchande, le 10 mars 2005 au cours de laquelle il a été convenu qu’on ajoute un amendement au texte 15/02 consacrant la réforme portuaire. En un mot, l’amendement stipulait que le pilotage est un service public qui sera organisé par texte réglementaire. Or, à notre grand étonnement, cette disposition a disparu dans le texte qui a été adopté». Qui plus est, les pilotes, qui espéraient une réparation par arrêté ministériel, disent être surpris de la décision du ministère de régir le pilotage par voie de cahier des charges. Cela, contrairement à l’aconage et aux autres métiers portuaires comme le Shipchandler.
Pour les concernés, «un cahier des charges peut organiser un service mais pas une fonction». Actuellement hormis les pilotes du port de Casablanca, organisés en station de pilotage et régis par un dahir de 1938, aucun texte ne régit le pilotage, selon les syndicats. «Nous ne demandons rien, tout juste un texte d’application pour nous régir», clame le représentant du syndicat de l’Istiqlal.
S’ils ne sont pas opposés à la réforme portuaire annoncée, les pilotes n’en restent pas moins réfractaires à l’idée d’être rattachés à la future SODEP (société d’exploitation des ports), l’un des deux organes avec l’agence de régulation qui doivent résulter de la scission de l’Office d’exploitation des ports. «Puisque la SODEP doit avoir des concurrents dans le cadre de la libéralisation, faire partie de cet organe fausserait la concurrence et pénaliserait les futurs concurrents», avance un expert maritime.  En fait, les pilotes veulent à l’image de leurs homologues casablancais  se constituer en station de pilotage, cadre plus lucratif que le public. Pour Najib Cherfaoui, expert maritime, «la grève n’est pas justifiée puisque, avance-t-il, le ministère des Transports a tenu ses promesses faites aux syndicats  à 90% dans le cadre de cette réforme». De ce côté-ci de la tutelle comme du côté de la direction générale de l’ODEP, les commentaires sont rares.  C’est peut-être pour ne pas perturber l’opération de transit en cours que l’Office des ports a rappelé «d’anciens pilotes» selon le porte-parole de l’UGTM. Les tensions sont vives. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le ministère et les syndicats n’ont pas le même ordre de priorité. L’aide européenne de 100 millions euros  dans le cadre de cette réforme étant conditionnée par l’avancement du chantier, seuls deux tranches de 66 millions euros ont été jusque-là débloquées.

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