Economie

Tribune libre : Entreprise : Intégrer la dimension sociale

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La performance d’une entreprise a évolué dans le temps passant de l’évaluation de la seule dimension financière (rentabilité/profit) à l’appréciation de la performance aussi bien au niveau des échanges de valeur entre l’entreprise et ses partenaires que du résultat de son comportement avec son environnement naturel, social et humain. La recherche de cette «polyperformance» ou «performance agrégée» nécessite pour l’entreprise de réaliser des arbitrages continus afin de se maintenir dans un équilibre qui peut satisfaire l’ensemble des parties prenantes : les clients, le personnel, les actionnaires, les fournisseurs, l’Etat mais aussi la collectivité dans son ensemble. Ainsi, plus l’entreprise intègre dans sa recherche de la performance des indicateurs objectifs favorisant le développement durable de la collectivité dans laquelle elle agit, plus elle bénéficiera d’un renforcement d’image et de notoriété lui permettant de consolider sa position dans cette collectivité.
A l’inverse, plus l’entreprise met du temps à intégrer dans sa performance les exigences du développement durable, moins vite elle acquiert le statut d’entreprise citoyenne.
Ceci devient d’autant plus visible que dans un contexte de mondialisation soutenu par une culture de la transparence de plus en plus développée, la société civile réclame aujourd’hui des moyens objectifs d’appréciation et de comparaison des performances sociétales des entreprises. Cette situation pousse l’entreprise à structurer sa démarche pour atteindre cette performance qui relevait, il y a encore quelques années, d’une sensibilité religieuse ou morale pour devenir aujourd’hui un objectif à part entière influençant sa stratégie et son développement. En effet, l’implication de l’entreprise dans la vie de la cité par la promotion de la performance sociétale n’est pas récente. Il s’agit d’une pratique dont beaucoup de grandes entreprises à dimension internationale ont pris conscience. Ce qui a changé aujourd’hui, c’est la manière de la prendre en compte, de la mesurer et de l’inscrire dans son processus décisionnel en la considérant comme performance à atteindre.
En termes de pratiques internationales, le concept du développement durable inclut dans son champ cette performance sociétale et tente de l’évaluer; comme en témoigne la publication par plusieurs grands groupes de rapports sur le développement durable ou l’utilisation de certains référentiels comme le SD 2100, le AA 1000 ou le Global Reporting Initiative. Ce dernier constitue aujourd’hui la trame sur laquelle repose l’information non financière de plusieurs grandes entreprises. Il est fondé sur la publication d’information visant à communiquer sur la manière dont l’entreprise est gouvernée, comment elle produit et distribue de la valeur aux parties prenantes ? De quelle manière elle tient compte de la préservation des écosystèmes dans son management et enfin comment elle favorise son rendement social ?
Ainsi, ce concept cherche à concilier entre l’efficacité économique, la préservation des écosystèmes et le progrès social et agit, à notre avis, sur trois volets: la protection des ressources naturelles, le développement de l’équité dans les échanges inter-pays et le développement humain.
Dans les pays développés, les préoccupations environnementales sont plus présentes et la prise de conscience en terme de préservation des écosystèmes est prépondérante. En revanche, au niveau national, les préoccupations sociétales sont différentes et le progrès social par le développement humain est prioritaire. Compte tenu des conditions de vie de certaines catégories sociales, la dignité humaine, la citoyenneté et le développement des compétences méritent au Maroc une plus grande attention.
Pour notre part, nous sommes tout à fait disposés à y participer par notre capacité de réflexion dans ce domaine.

Par Abdelkader Masnaoui
Associé fondateur Masnaoui Mazars

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