Economie

«Trop de taxes dans l’assiette !»

© D.R

ALM : Quels sont les objectifs de l’Association des restaurateurs du Grand Casablanca?
Azelaarab Hasnaoui : Nous sommes partis en 1997 dans un but de restructurer la profession pour mieux l’organiser et la gérer dans le respect des standards et des règles de la gastronomie. La gastronomie est ce qui fait ou défait la réputation d’une destination touristique.
D’où ce besoin d’organisation qui ne saurait néanmoins être laissé aux seuls professionnels, mais doit se faire avec l’appui de tout le monde. Notre secteur est en pleine mutation avec de nombreux problèmes qui se posent ou se poseront dans un futur proche. D’où l’importance d’une organisation, d’une association, indispensable pour mieux fédérer nos efforts.
Quel bilan peut-on faire des activités de l’ARGC depuis sa création ?
Nous avons menés depuis la naissance de l’association, le 12 septembre 1997, beaucoup d’initiatives pour les besoins de la profession. Entre-autres, nous sommes à l’origine de l’implantation de l’enseigne Metro à Casablanca, enseigne que nous avions contactée pour la création d’une centrale d’achat pour les restaurants. Notre association a obtenu aussi gain de cause pour faire partie de la Commission de classement des établissements touristiques.
Nous avons aussi pesé énormément dans la réduction de la TVA de 20 à 10%. Nous poursuivons aussi par ailleurs d’autres buts tout aussi importants comme développer le partenariat avec les établissements de formation touristique pour assurer une formation alternée qui concilie théorie et pratique. Le voeu de la Fédération du tourisme, le nôtre aussi, c’est de voir les restaurateurs se constituer en fédération.
Combien compte-t-on de restaurants à Casablanca ?
C’est une question à laquelle il est quasiment difficile de répondre, vu le nombre et la variété des établissements qui peuvent se définir comme restaurants. D’ailleurs, il faudrait d’abord définir ce qu’on entend par restaurant. Il y’en a qui sont classés, d’autres qui ne le sont pas, ceux qui ont le débit de boissons. En plus, il y a certaines boîtes de nuits qui font de la restauration, etc. Actuellement, nous sommes d’ailleurs en train de faire un recensement en collaboration avec l’Office du tourisme. Dans un premier temps, seuls les établissements avec débit de boissons sont concernés.
Malgré cette abondance de l’offre, la majorité des consommateurs trouvent quand même que les restaurants sont chers ?
Des restaurants, il y en a aujourd’hui de tous les goûts et pour toutes les bourses. Nous devons accepter les nouveaux genres comme le fast-food, la restauration rapide. Mais à côté de cela, il y a quelques tables de prestige plus chères et destinées à une certaine clientèle.
Qu’en est-il du poids de l’imposition dans le secteur ?
La pression est forte à ce niveau. Nous payons beaucoup de taxes. Par exemple, un restaurant moyen paye environ 30 000 dirhams par an au titre de la taxe sur le débit de boissons.A cela, il faut ajouter la taxe du gérant, celui qui a la gestion de l’alcool. Il y a beaucoup de choses à revoir à ce niveau, comme le payement de 4% du chiffre d’affaires TTC des boissons (alcoolisées ou non) à la commune. C’est une aberration.
D’ailleurs, cette mesure ne s’applique plus aux restaurants des hôtels mais reste en vigueur pour les établissements indépendants. D’un autre côté, subsistent toujours les taxes de fermeture tardive et les taxes d’animation. Le problème qui se pose est le suivant : comment arriver à 10 millions de touristes avec de telles dispositions ? Au lieu d’encourager les restaurants à rester ouverts tard, on fait tout pour les en dissuader. Nous avions d’ailleurs demandé à ce que la fermeture tardive soit retardée de 1h du matin à 2h. Seuls les restaurants de la côte ont obtenu gain de cause. Pourquoi ne pas uniformiser la réglementation ou accorder l’ouverture tardive sur demande, sur la base du dossier individuel du restaurant.
Que pensez-vous de la Commission de classement ?
Je pense que cette instance est composée de beaucoup de monde et qu’il y a naturellement beaucoup de chose à revoir dans son fonctionnement. Il faut non seulement aborder l’inspection des établissements dans un esprit positif, mais aussi en essayant au maximum de ne pas perturber l’activité. Il y a des commissions qui se pointent parfois à midi, en plein service. Les restaurants ouvrent tôt. Il y a des créneaux horaires mieux adaptés à l’inspection. De plus, je pense que l’effet de surprise peut se limiter à l’hygiène.

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