Economie

Turkish Airlines : Un renforcement stratégique

Dans le cadre de ses projets pour renforcer sa flotte et accompagner son développement touristique, Turkish Airlines vient de décider l’achat de trente six avions auprès d’Airbus et quinze autres auprès de Boeing.
Pour ce qui est des modèles du consortium européen, il s’agit de douze A 321/200 et dix neuf A 320/200, mais aussi cinq avions A 330/200 pour les liaisons longue distance. Quant à ceux de l’avionneur américain, il est question de 737/800, destinés aux vols moyen courrier.
Pourtant, déjà détentrice d’une flotte importante et moderne, la compagnie aérienne turque a tout de même tenu à faire ces importantes acquisitions, dont le coût global s’estime à environ 1,5 milliard de dollars, soit 1,22 milliard d’euros. C’est du moins ce qu’a annoncé M. Erdogan, le Premier ministre turc actuellement en visite officielle à Paris et en passe de finaliser cette transaction dont les négociations étaient déjà en vigueur depuis un moment. Pour les consultants financiers, celle-ci (la transaction) permet à l’avionneur européen, qui a pour la première fois dépassé son concurrent historique en termes d’avions livrés en 2003, de reprendre nettement l’avantage sur Boeing. Ce dernier avait occupé le devant de la scène au premier jour du salon de Farnborough lundi, en rendant public une commande nouvelle et la conversion d’options d’achat, mais aussi et surtout en démontrant les différents atouts de son dernier-né, le 7E7.
Chez les analystes politiques, l’approche critique est tout autre. Car, la concomitance de ce contrat avec la visite du chef de gouvernement turc à l’Elysée avec est tout, sauf fortuite. Faut-il rappeler que la Turquie continue à frapper aux portes de l’Union européenne et que les seules réticences à cette éventuelle adhésion sont du côté français et allemand ? En effet, ce dernier, qui compte déjà une importante communauté turque, craint une «invasion» après l’ouverture de ses frontières avec le pays en question. Quant à l’Hexagone, la question semble de moins en moins se poser, puisque le président Chirac vient d’annoncer récemment qu’il était finalement pour l’entrée de la Turquie dans l’UE.
Voilà donc une drôle façon de courtiser l’Europe, celle de forcer ses portes à coups de gros contrats.

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