Economie

UE : Baisse des subventions

C’est fait. L’Union européenne a finalement décidé de passer à l’acte. Les quinze, qui s’étaient vus reprocher de traîner les pieds après la conférence internationale de Doha l’an dernier, proposent de réduire les droits à l’importation des produits agricoles de 36 %, les subventions à l’exportation de 45 % et les aides internes de 55 %.
Les pays en développement peuvent pousser un “ouf” de soulagement. Les subventions et les droits élevés en vigueur qui bloquent leur accès aux marchés des pays riches sont en train de baisser graduellement.
Le plan de l’UE soumis à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) comporte également des mesures spécifiques visant à améliorer la position des pays en développement : l’accès en franchise de droits et libre de tout contingentement pour toutes les exportations agricoles des pays les plus pauvres et l’octroi par les pays riches d’une franchise de droits pour au moins 50 % de leurs importations en provenance des autres pays en développement. Une « boîte de sécurité alimentaire », comportant des mesures favorisant le développement et assurant le maintien des cultures vivrières de sécurité, grâce à un mécanisme de garantie spéciale, est également prévue.
Les autorités marocaines en charge de l’Agriculture se disent satisfaites de cette décision. “Cela permettrait aux opérateurs nationaux d’investir de nouvelles destinations notamment le marché US et celui des pays de l’Est. Marchés restés jusqu’à présent fermés compte tenu justement des subventions octroyés aux exportateurs UE et aux droits élevés appliqués”, est-il indiqué.
Les opérateurs nationaux, eux, qui ne jugent plus que par du “concret”, se disent satisfait mais prudents. Selon Samir Tazi, Président de la Commission Commercialisation au sein de l’Association des Producteurs, Exportateurs des Fruits et Légumes (APEFEL), “la décision de l’UE est politique”, mais sur le terrain la réalité est tout autre. Pour lui, l’application des décisions prises au niveau de Bruxelles se heurte généralement à des blocages notamment en raison du lobbying pratiqué par certains pays du vieux continent.
“Je ne peux pas me prononcer sur le sujet tant que les décisions prises n’ont pas été officialisées” déclare-t-il. M. Tazi souligne sur le même registre que les dispositions prévues au niveau des accords du GATT, qui prévoient un abattement de 60 % sur les droits de douane sur les exportations, n’ont pas été appliquées du fait du blocage des négociations sur le sujet. Pis, l’abattement a été interdit notamment sur l’exportation de la tomate pour le cas marocain. Chose que les opérateurs locaux voient plutôt d’un mauvais oeil. La situation est différente cette fois-ci assure le commissaire européen à l’agriculture Franz Fischler. Il s’agit de « propositions réalistes » qui impliquent que les Européens « souhaitent réaliser réellement la déclaration de Doha » et « respecter son calendrier contrairement à d’autres partenaires », précise-t-il.
Du côté de l’Association des Exportateurs d’Agrumes et Légumes (APIMEX), un autre son de cloche est perceptible. Pour les professionnels membres de cette Association opérant essentiellement sur les marchés polonais et lituanien, cette proposition ne peut pas mieux tomber. Elle leur permettrait d’investir de nouveaux marchés. La décision est donc doublement saluée d’autant plus que les candidatures de la Pologne et de la Lituanie pour intégrer l’UE, ont été officiellement acceptées. M. Mohammed Mennani Smires, Président de l’APIMEX qui juge les droits de douane pratiqués actuellement “prohibitif”, précise que la décision de l’UE “incitera les opérateurs nationaux à s’améliorer et d’essayer de trouver de nouveaux partenaires afin de s’intégrer dans les différents circuits”.
À noter que le volet agricole des négociations à l’OMC doit s’ouvrir au printemps prochain. La proposition agricole de l’UE était très attendue alors que la plupart des grands pays ont déjà présenté la leur. Le directeur général de l’OMC Supachai Panitchpakdi avait pressé l’Union de présenter rapidement ses « propositions chiffrées » et l’avait appelée « à limiter ses subventions agricoles qui faussent la concurrence ».

• Abdelaziz Meftah

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