Syndicats et ministres de la Fonction publique se retrouvaient lundi pour une séance de négociation « conclusive » sur la délicate question des salaires, alors que le désaccord persiste entre les deux camps sur la façon de mesurer le pouvoir d’achat des 5,2 millions de fonctionnaires.
«Les caisses sont vides et les syndicalistes le savent très bien», a déclaré lundi le secrétaire d’Etat à la Fonction publique André Santini à quelques heures de l’ouverture d’une négociation sur la revalorisation des salaires des fonctionnaires. « Nous discutons depuis très longtemps dans un climat apaisé, nous respectons notre interlocuteur, chacun défend sa position. Les caisses sont vides (…) et les syndicalistes le savent très bien », a déclaré Santini.
Le ministre du Budget et de la Fonction publique Eric Woerth avait présenté des propositions sur les salaires, réparties en cinq volets, devant servir de base à un cycle de négociations. Il les a ajustées au cours du week-end dans un nouveau « relevé de conclusions ».
Parmi elles, une augmentation du point d’indice (base de calcul aux traitements) de 0,5% au 1er mars, soit une dépense de 354 millions d’euros sur le budget de l’Etat. Le fonctionnaire du bas de l’échelle (catégorie C) gagnerait, lui, environ sept euros de plus par mois. Une proposition que les syndicats ont jugée « inacceptable », même pour une entrée en négociation, au regard de l’inflation évaluée à 1,6% par le gouvernement en 2008.
La hausse du point d’indice, mesure d’augmentation générale des salaires cruciale aux yeux des syndicats, ne représente qu’un élément du pouvoir d’achat pour le ministère, partisan d’une gestion plus individualisée des salaires.
Les propositions salariales de Woerth incluent ainsi des mesures liées à l’ancienneté, mais aussi des mesures catégorielles pour un montant de 403 millions d’euros, dont 225 au titre des gains générés par le non remplacement d’un agent sur trois partant à la retraite en 2008. S’y ajoutent la majoration des heures supplémentaires, la monétisation des comptes épargne temps, des mesures sociales (aides au logement, restauration) ou encore une nouvelle « garantie individuelle du pouvoir d’achat ».
Au total, l’effort salarial du gouvernement en 2008 représente « une progression moyenne de +3,7% sur la feuille de paye des agents en poste », estime le ministère.