Quelles sont les principales conséquences en Afrique des subventions américaines et européennes sur les productions agricoles comme le coton et le sucre ?
On assiste à une paupérisation de nos paysans puisqu’on estime que les filières nationales auraient été rentables si les cours internationaux du coton par exemple avaient excédé 50 cents la livre.
La suppression des subventions américaines à elles seules auraient permis d’augmenter les recettes cotonnières d’environ 250 millions de dollars pour les pays d’Afrique de l’Ouest et centrale. Ceci représente environ 14% des flux d’aide publique au développement dans la zone. Cela prouve bien l’impact de cette politique de subvention sur nos économies.
Comment les pays africains peuvent-ils lutter d’abord pour imposer le respect des règles de l’OMC sur la libre concurrence ?
L’Afrique est mal placée pour s’imposer au sein de l’OMC. Les règles ont déjà été édictées et donc la question pour nous est de changer ces règles. Il s’agit d’une véritable guerre et nos stratégies de quémandeur ne nous aident pas à nous imposer. ce qui est sûr également, c’est que personne n’acceptera de se voir brimé. L’Afrique sera sans doute obligée de se protéger avec des barrières tarifaires et de développer la transformation locale de certains produits. si l’on respecte les règles de l’OMC, tout le monde doit les respecter.
N’y a-t-il pas un risque dans cette compétition acharnée à forcer les pays les plus pauvres à produire sans respecter les principes de protection de l’environnement et donc hypothéquer leur développement durable?
Il y a un risque qui est d’autant plus réel que si l’on regarde l’attitude des Etats-Unis par exemple, et son désintérêt vis-à-vis du sommet de la terre, nous pouvons être inquiets. S’il n’y a pas cette prise en compte de la nécessité d’un développement durable et équitable, l’Afrique est très mal partie. Au niveau environnemental, nos pays sont quasiment vierges, mais on ne sait pas encore si ce sera un atout important dans le futur.