Economie

Un nouveau départ pour l’agriculture marocaine

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Cette année marque un tournant dans l’agriculture marocaine.  Désormais, ce secteur est doté d’une nouvelle stratégie baptisée Plan Maroc Vert.  Financée par le Fonds Hassan II pour le développement économique et social, cette stratégie a été lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mardi 22 avril 2008, à Meknès.  Ce plan vise à atteindre un PIB supplémentaire de 70 à 100 milliards de dirhams dans les 10 à 15 années à venir.
Cette stratégie de relance de l’agriculture marocaine part d’un constat : ce domaine souffre d’un déficit de croissance chronique. En effet, l’agriculture marocaine se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, dans un contexte stratégique en profonde mutation. D’un côté, des potentiels de développement proprement colossaux sur les marchés nationaux et internationaux. De l’autre, un risque d’accélération marqué par la pauvreté en milieu rural. C’est en ces termes clairs et nets, que la stratégie de relance de l’agriculture marocaine a diagnostiqué un domaine qui a besoin d’un nouveau souffle. En fait, l’agriculture représente 15 à 20 % du PIB national. Elle est une source d’emploi majeure avec 3 à 4 millions de ruraux travaillant dans le secteur agricole et 60 à 100.000 emplois dans l’agroalimentaire. Ce domaine a une contribution décisive aux grands équilibres macroéconomiques et à la balance commerciale du pays. Ainsi, ce nouveau plan s’articule autour de deux piliers.
L’objectif du pilier I est de développer une agriculture performante, adaptée aux règles du marché, grâce à une nouvelle vague d’investissements privés, organisés autour de nouveaux modèles d’agrégation équitables. Par contre, l’objectif du pilier II est de développer une approche orientée vers la lutte contre la pauvreté, en augmentant significativement le revenu agricole des exploitants les plus fragiles, notamment dans les zones périphériques (par exemple en bour défavorable). En termes de chiffres, le pilier I a pour but de générer un maximum d’investissements privés sur ces filières avec 10 milliards de dirhams par an pour les relancer, autour de nouveaux modèles d’agrégation, portés par des investisseurs à forte capacité managériale. Ces modèles d’agrégation seront équitables, par le biais d’une double contractualisation, entre l’Etat et l’agrégateur d’une part, et entre l’agrégateur et l’exploitant agrégé d’autre part, selon les rédacteurs de cette étude. Ainsi, le Maroc table sur la création d’un million d’entreprises agricoles à travers l’exécution du pilier I et II. Pour exécuter le Plan Maroc Vert, une agence sera créée spécialement pour mettre en œuvre ce programme de relance de l’agriculture marocaine. Il s’agit de l’Agence de développement agricole (ADA).
Cette nouvelle entité sera chargée de trois missions principales. De prime abord, il y a la gestion du Plan Maroc Vert avec une impulsion des initiatives de ce plan. Il est aussi question de veille stratégique et de renouvellement de l’offre Maroc en fonction du développement du Plan Maroc Vert et de la réaction des agrégateurs et des investisseurs privés et publics. La deuxième mission de cette nouvelle agence consiste en la gestion des partenariats avec les investisseurs institutionnels et sociaux. En effet, les membres de l’ADA prospecteront des investisseurs privés et sociaux potentiels, aussi bien au niveau national qu’international. La troisième mission de l’Agence de développement agricole est relative à l’intermédiation et au lancement de projets concrets. Ainsi, l’Agence devra identifier 1.000 à 1.500 projets des deux piliers de la nouvelle stratégie agricole marocaine, et ce sur l’ensemble du territoire et des filières. Elle sera aussi chargée de gérer les appels d’offres lancés pour les agrégateurs et les bailleurs de fonds, mais aussi pour les opérateurs sociaux. Et ce en plus du suivi de la mise en place effective des projets sur le terrain.

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