Economie

Un nouveau parc pour industriels

Le constat fait l’unanimité aussi bien chez les pouvoirs publics que les opérateurs économiques. Toutes les zones industrielles marocaines souffrent du phénomène de spéculation qui bride l’investissement et la création d’emploi. Les exemples en la matière ne manquent pas. Pour ne citer que celui de la zone de Tanger, les prix de commercialisation au départ était situé entre 40 et 60 DH le m2, alors qu’aujourd’hui, ils atteignent les 1600 DH. Comment alors lutter contre ce phénomène dont le manque à gagner pour l’économie se chiffre à des centaines de millions de DH. Du moins, si l’on en juge par les estimations des industriels.
La spéculation est loin d’être le seul problème caractérisant les zones industrielles. Le manque d’entretien et la défaillance des équipements de base ne font qu’alimenter la méfiance des investisseurs potentiels. Rappelez-vous l’état lamentable des zones industrielles de Berrechid et Mohammédia suite aux fortes précipitations qui se sont abattues en début d’année. Le bilan étant fait, faut-il maintenant se lancer dans l’aménagement de nouvelles zones ou plutôt combler les lacunes dont souffrent celles qui existent déjà ? Pour Mohamed El Manser, Directeur de SOGEPIB (Société de gestion et d’exploitation du parc industriel de Bouskoura), «il faut tirer des leçons des erreurs du passé ». Selon lui, l’ère des zones industrielles classiques tire à sa fin. Il faut aujourd’hui, penser à de nouveaux concepts en la matière. M. El Manser est bien placé pour en parler.
Ce vieux routier de l’administration était à la tête d’une équipe de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie pour annoncer le lancement des travaux d’aménagement du nouveau parc industriel de Bouskoura. Il ne s’agit pas là d’une zone industrielle dans la mesure où les terrains ne sont pas cédés. Le mode de cession retenu par les promoteurs est celui d’une location de terrain pour une période de 18 ans reconductible pour des périodes de 9 ans au gré de l’acquéreur. Le choix de cette formule n’est pas fortuit. Il s’agit selon la société d’exploitation de régler une fois pour toute les ambitions spéculatives des promoteurs de mauvaise foi. Le système en question permettra aussi aux investisseurs de se consacrer à la production au lieu de s’attarder sur la contrainte que représente le foncier. Le prix de la location est situé à hauteur de 5 DH/m2/mois. Celui-ci ne comprend pas les prestations liées notamment à l’entretien.
Les promoteurs du projet tablent sur l’implantation de 100 à 120 entreprises d’ici trois ans. Si cet objectif est réalisé, l’on doit s’attendre à la création de 5000 à 6000 emplois directs avec un investissement global de 2 milliards de DH.
Le parc est ouvert particulièrement aux PME-PMI opérant dans l’industrie électronique, l’équipement électrique, le textile, la confection, la plasturgie, les équipements automobiles, les meubles, les articles de cuir…
Au-delà du système de location longue durée, le parc industriel de Bouskoura présente plusieurs atouts. La SOGEPIB s’engage en effet, à répondre aux attentes des industriels en matière de circulation, d’électricité, d’eau potabl, de télécommunications et d’assainissement. L’assainissement sera réalisé à travers un système séparatif. L’objectif étant d’éviter les problèmes liés à l’écoulement des eaux pluviales en période de fortes précipitations. Ce n’est pas tout. L’entretien du parc, l’éclairage public et les espaces verts seront assurés par la société de gestion et d’exploitation.
Le parc sera doté également d’un guichet unique et des services d’accueil pour faciliter l’installation des opérateurs. Notons que la mise en place du parc est le fruit d’une initiative entre la Chambre Française de Commerce et d’Industrie en collaboration avec le ministère de l’Industrie. Le tour de table de SOGEPIB comprend la Commune rurale de Bouskoura (15,93%), la RMA (15%), EsSaada (14,07%), la Caisse française de Dépôt et de Consignations (10%), Sanad (10%), Al Wataniya (10%), BMCI (5%), Crédit du Maroc (5%) et SGMB (5%). La société est dotée d’un capital de 48 millions de DH.

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